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Entretien avec Claude Ponsot, Président de la Commission Tourisme, FNTV

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Claude Ponsot, gérant des Autocars Ponsot basés à Chateauneuf (06), a pris les fonctions de Président de la Commission Tourisme de la Fédération Nationale du Transport de Voyageurs, au moment du renouvellement du mandat de Président de Jean-Sébastien Barrault. Il succède à Cyril Darbier dans une période particulièrement difficile pour les autocaristes, pratiquement à l’arrêt depuis 14 mois. Il a pu prendre le temps de l’organisation et de la réflexion.

Avez-vous eu le sentiment d’être abandonnés en rase campagne, comme les cris d’alerte de la FNTV pouvaient le laisser penser ?

C’est un sentiment que nous avons éprouvé jusqu’en mai 2020, tant que nous étions exclus du Plan Tourisme. Il a fallu l’acharnement du président de la FNTV, de son équipe et de toute la profession pour faire rectifier cette situation. Depuis, il faut le reconnaître, nous avons eu accès aux aides disponibles et notre voix a été prise en compte, par le ministre en charge du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, et par celui du Transport, Jean-Baptiste Djebarri.

Peut-on dire aujourd’hui que la situation s’est éclaircie ?

Pendant tout l’automne 2020 et le début de l’année, nous avons pu faire jouer tous les leviers d’aides pour passer un cap particulièrement difficile. Aujourd’hui, notre préoccupation porte sur la fin des aides, l’arrivée du remboursement des PGE alors que la reprise de l’activité Tourisme est loin d’être totalement au rendez-vous. Il y a une dimension qu’il faut prendre en compte, c’est l’énorme charge des emprunts contractés pour investir dans les flottes d’autocars. Il y a une sorte d’épée de Damoclès qui persiste au-dessus des entreprises dont les trésoreries ont été pour le moins bousculées.

Quelles sont les perspectives de reprise qui remontent du terrain ?

Les prévisions les plus optimistes, en matière de tourisme en autocar, portent sur 50% d’activité par rapport à une année normale. J’aurais tendance à prévoir plus près de 40%, compte tenu de la frilosité encore réelle des organisateurs de groupes. Il faut savoir, en plus, qu’à de rares exceptions en montagne, l’activité Tourisme des autocaristes s’arrête au 31 octobre. La saison sera très courte, pour ne reprendre qu’au printemps 2022.

La mise en place des prêts participatifs est-elle de nature à vous rassurer ?

C’est une bonne chose, mais les demandes de prêts participatifs doivent s’accompagner d’un projet de développement en tourisme durable et maîtrise des énergies. Le dossier est assez complexe à monter et l’octroi du prêt n’est pas une formalité. Nous avons tenu jusqu’à présent qu’avec l’intervention du Fonds de solidarité. Nous restons donc très vigilants.

La crise aura-t-elle eu néanmoins des effets bénéfiques ?

Je ne sais si on peut qualifier cela de bénéfique, mais il faut dire que la crise a révélé l’importance de l’activité tourisme en autocar au sein de notre fédération, et plus largement au sein de notre profession. Cela a été comme un électrochoc qui a mobilisé tous nos adhérents, le Conseil des territoires et le Conseil exécutif pour mieux le prendre en compte.

Comment cela s’est-il traduit ?

Autour de Jean-Sébastien Barrault et d’Ingrid Maréchal, la déléguée générale, nous avons mis en place une nouvelle Commission Tourisme, dont j’ai pris la présidence, organisée très différemment de la précédente. La première décision a été de nommer dans chaque région un référent Tourisme. A ce jour, nous sommes totalement opérationnels avec 14 référents régionaux, y compris pour l’Outre-Mer ? Chacun est en liaison direct avec le Délégué régional de la Fédération. Nous avons aussi demandé à chaque Président de région de mettre en place une Commission régionale Tourisme, un groupe de travail qui va pouvoir avoir une approche décentralisée des sujets. S’il y a une certitude partagée, c’est bien que le Tourisme est ancré dans les Régions.

Quel est le ressenti manifesté par vos adhérents ?

Je suis extrêmement satisfait de la dynamique que l’on retrouve sur le terrain. J’ai déjà assisté à 8 commissions régionales Tourisme et à chaque fois elles rassemblent 30 à 40 confrères. C’est du jamais vu et la confirmation que le Tourisme mérite cette attention particulière. Nous avons aussi décidé de mieux travailler avec nos interlocuteurs régionaux que sont les CRT, les CDT, les agences réceptives, les fédérations d’hôteliers, les guides-interprètes… Par ailleurs, le dispositif est complété par le recrutement au siège de la FNTV d’un permanent Tourisme. Elle vient d’arriver, Clémence Favereau, qui cumule une quinzaine d’années en agence de voyages réceptive. Elle est notamment chargée de gérer toutes les remontées du terrain en liaison avec les délégués et les référents régionaux et moi-même, pour faire un point plusieurs fois par semaine.

Quels sont les « chantiers » que vous avez engagés ?

Notre travail va s’organiser autour de trois axes prioritaires. D’abord faire un suivi des aides pour éviter le décrochement brutal qui pourrait condamner des entreprises fragilisées. Le second dossier est celui des ZFE et de l’accès au centre-ville par les autocars de tourisme qui constitue une vraie préoccupation. Il faut arriver à faire comprendre que nous sommes arrivés avec les Euro6 à un très grand progrès en termes d’émission de CO2 et qu’il faut nous laisser le temps d’amortir ces investissements. D’autant que, parallèlement, la profession a beaucoup progressé avec l’aide de l’Ademe sur l’adoption de la charte CO2. Le troisième axe est d’accompagner la reprise avec le recrutement et la formation de nouveaux conducteurs. La profession en a perdu beaucoup, qui sont partis dans d’autres secteurs, et les « nouveaux » conducteurs devront avoir une approche différente vis-à-vis des clients, dont les attentes évoluent.

Comment comptez-vous pérenniser cet appétit pour la destination France, qui est l’une des conséquences favorables de la pandémie ?

C’est un dossier auquel il faudra vite s’atteler, mais je souhaite que nous soyons déjà bien avancés sur les trois axes que j’ai mentionnés, car il en va de la survie de nos entreprises. Il est évident que nous devons aussi une force de proposition de produits touristiques en régions, en visant les clientèles de proximité ou inter-régionales. D’où ce rapprochement nécessaire avec nos interlocuteurs sur les territoires.

 

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