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Cri d'alarme syndical pour sauver le transport aérien français

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Dans une lettre ouverte au Premier ministre, huit syndicats demandent d'assurer "l'équité concurrentielle" qui permettrait au transport aérien français de faire face à la montée en puissance des compagnies à bas coût ou extra-européennes par un alignement des charges et taxes.

"Le transport aérien français meurt doucement face à une concurrence déloyale", affirment huit organisations syndicales représentant les pilotes, les personnels navigants et au sol de ce secteur dans une lettre ouverte adressée le 10 avril au nouveau Premier ministre.

"Chaque année, les compagnies françaises perdent 8 % de parts du marché domestique français sans qu'aucune marque française n'ait les moyens de se développer sur un quelconque marché domestique étranger", relèvent ensemble les syndicats (CFDT, FNEMA/CFE-CGC, CGT, FO, SNPNC, SNPL, UNAC et UNSA Aérien).

Se référant au rapport du Commissariat général à la Stratégie et à la prospective sorti en juillet dernier, les syndicats évoquent le scénario noir qui finirait par faire d'Air France/KLM la "simple filiale de groupes étrangers". Pour eux, les charges et taxes pesant spécifiquement sur les compagnies aériennes françaises avantagent leurs concurrents étrangers.

Golfe, low cost, TVA

Dans le collimateur des organisations syndicales, les compagnies du Golfe, les compagnies à bas coût, la TVA sur les vols intérieurs. Les motifs de cette colère des professionnels du transport aérien français sont déjà bien connus et sont dénoncés régulièrement dans tel ou tel rapport.

"Des compagnies du Golfe, protégées par leurs Etats et ne respectant pas les conditions d'une concurrence loyale obtiennent des droits de trafic, soit en contrepartie de contrats d'achats, soit sous preession des aéroports française soucieux de leur intérêt à court terme", dénonce la lettre ouverte inter-syndicale.

"Des compagnies à bas coûts bafouent les législations sociale et fiscale et reçoivent des subsides de collectivités locales, financés par nos impôts ainsi détournés", reprochent les syndicats. Ils s'en prennent aussi à la "passivité de la Commission européenne [qui] permet aux entreprises déviantes d'employer jusqu'à 80 % de leurs pilotes sans aucune charge sociale, ni fiscalité par le simple jeu des "pilots contracts" situés à la limite de l'Europe, dans les îles de Man ou anglo-normandes".

Taxes et redevances

Les syndicats critiquent aussi l'art de se tirer une balle dans le pied propre aux Français. "La TVA sur les vols intérieurs est passée de 5 % à 10 % en trois ans, alors que Bercy reconnaît ne pas savoir collecter cette taxe sur les compagnies étrangères". De même, "la décision d'augmenter la taxe Chirac coûte annuellement 80 millions d'euros au seul transport aérien français, comme si l'aide médicale mondiale n'était que du ressort des passagers aériens au départ de la France".

L'enjeu est non seulement stratégique pour les compagnies aériennes françaises, il est aussi crucial pour le demi-million d'emplois directs ou indirects du transport aérien en France. "15 000 postes ont déjà été supprimés en cinq ans dans les seules compagnies aériennes françaises, soit 15 % de leurs effectifs", dénoncent les syndicats. Le tout dernier baromètre publié le 9 avril 2014 par la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) confirme cette décroissance de l'emploi. Les observations portent sur l'année 2012 qui a connu "un net recul des créations d'emplois dans le secteur du transport aérien français par rapport à 2011" avec un impact réel sur l'emploi en 2013 et une diminution nette du nombre de postes offerts.

Préavis de grève des pilotes en mai

Le cri d'alarme inter-syndical vise à demander au gouvernement d'assurer la compétitivité du secteur aérien français. Une entrevue avec Manuel Valls, Premier ministre, est espérée par les co-signataires de cette lettre intitulée "Touche pas à mon T.A.F" (Transport aérien français). Dans le même temps, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) maintient son "appel à la grève de tous les pilotes de ligne des compagnies basées en France du 3 mai au 30 mai 2014. Parmi les revendications, "l'ouverture d'une réflexion sur les distorsions de concurrence"...

Auteur

  • Stéphane Jarre
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