Gestion des flux entrants. Afin de limiter au maximum les déplacements en Île-de-France, l’État, les partenaires sociaux, les collectivités et les acteurs du transport travaillent à la mise en place d’une charte visant à favoriser le télétravail et l’étalement des flux aux heures de pointe. L’objectif est de permettre un ajustement le plus fin possible de l’offre de transports en regard des besoins. Comme l’a souligné Catherine Guillouard, présidente de la RATP, lors d’une audition devant la Commission Développement durable du Sénat, «les flux entrants constituent la grande inconnue» de ce déconfinement. Comment contrôler les 12.300 arrêts de bus, 93 gares RER, 368 stations de métro et 184 arrêts de tramway du réseau? 3.000 agents sont d’ores et déjà mobilisés pour gérer les flux de passagers dans les principaux pôles d’échange, en s’inspirant notamment des mesures adoptées pendant les grèves de décembre et janvier. L’accès aux stations devrait quant à lui être régulé par les forces de l’ordre… sans précision à ce stade sur la mise à disposition par les pouvoirs publics d’effectifs supplémentaires. Or, la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, a indiqué dans une interview au Journal du Dimanche qu’il faudrait 5.000 personnes pour assurer cette mission.
Des bus désinfectés deux fois par jour. Le respect de la distanciation sociale implique «une capacité réduite à 15%» par rapport à la normale, a souligné Catherine Guillouard devant les sénateurs membres de la Commission Développement durable. Des distributions de gel hydroalcoolique seront assurées dans les stations les plus importantes du réseau. Les mesures de nettoyage renforcé se poursuivent, avec une désinfection quotidienne des rames de métro, tramway et RER. Les bus seront quant à eux désinfectés deux fois par jour. À raison de 4.600 bus et 5.800 rames de métros, tramway et RER, le coût de la propreté va donc s'envoler avec la reprise du trafic: le budget nettoyage pourrait ainsi augmenter de 70% par rapport à l’an dernier, passant de 90 à 160 M€. Outre les mesures prises par l’opérateur, les employeurs et les pouvoirs publics, le civisme des passagers sera déterminant pour lutter contre la contagion. La RATP vient d’ailleurs de rendre public un Pacte Voyageurs soulignant l’importance du respect des mesures barrière et de la limitation des déplacements. L’opérateur va également relancer le soutien aux modes alternatifs, comme pendant les dernières grèves de décembre. Plus encore qu’au cours de ce mouvement social, la situation est paradoxale pour la RATP, qui appelle ses clients à ne pas prendre les transports en commun. Entre le Covid et les grèves, le manque à gagner pourrait atteindre «300 à 400 M€ sur l’ensemble de l’année 2020», a précisé Catherine Guillouard.
S. G.