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Et si le traçage des données menaçait la souveraineté de nos politiques publiques

Cas prévu par le RGPD. Dans un entretien publié sur le site de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), Charles Thibout, spécialiste des enjeux géopolitiques et stratégiques liés à l’intelligence artificielle, revient sur les conséquences du traçage des individus utilisé dans la lutte contre l’épidémie. Les deux pays où ces solutions ont été déployées avec succès sont la Chine et la Corée du Sud, qui diffèrent d’un point de vue institutionnel (régime autoritaire en Chine, primat des libertés individuelles en Corée du Sud), mais partagent la même culture confucianiste. Certes, de récents sondages d’opinion ont montré l’adhésion des Français et des Européens au principe du traçage dans le contexte actuel de pandémie… la fin justifiant les moyens. Des dispositions d'ailleurs prévues par la loi: Charles Thibout relève que le Règlement général sur la protection des données (RGPD) «permet déjà de déroger au principe de consentement à des fins de protection de la santé publique (art. 9-2 i), y compris en cas d’épidémie (point 46)».

Acteurs chinois et américains. Charles Thibout souligne que «les dispositifs de surveillance, toujours plus intrusifs, qui se sont multipliés depuis le début des années 2000, d’abord censés répondre à des crises sécuritaires majeures, ont fini inlassablement par entrer dans le droit commun et s’appliquer à des situations fort éloignées de leur but initial». Pour le chercheur, cette «tendance lourde» reflète une «volonté de rationalisation scientifique et technique de l’action publique». Il considère que ce «tropisme techniciste» menace la «confrontation idéologique, pourtant centrale dans une démocratie». Enfin, Charles Thibout insiste sur le fait que les «acteurs technoscientifiques» à même de «prendre une part plus importante dans la gestion des affaires publiques» sont «essentiellement étrangers, chinois et surtout américains». Si l’anonymisation des données est garantie en principe, le chercheur rappelle que les conditions de cette anonymisation ne sont pas toujours garanties. La «gestion technophile de la crise sanitaire» pourrait donc nous conduire collectivement à affaiblir la souveraineté de nos politiques publiques. Des questions qui rappellent les inquiétudes du secteur de la mobilité face au développement des applications MaaS...

S. G.

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  • La rédaction
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