Réponse attendue en septembre. Railcoop a notifié à l’Autorité de régulation des transports (ART) sa volonté de relancer la liaison ferroviaire Bordeaux-Lyon via Limoges. Première société coopérative d’intérêt collectif en France dédiée au ferroviaire, Railcoop estime que le marché des trains province-province est inexploité, tant pour les voyageurs en journée et la nuit que pour le fret. Et entend le démontrer avec la ligne Bordeaux-Lyon, pour laquelle il existerait un fort potentiel (690.000 voyageurs par an) si les tarifs sont calqués sur ceux du covoiturage (environ 38 €). Théoriquement, Railcoop devrait savoir en septembre prochain si des sillons lui sont accordés pour une exploitation à partir de l’été 2022. Mais les difficultés sont nombreuses. En raison de la ligne elle-même, où le service a été interrompu en décembre 2014 : longue de 639 km, à voie unique non électrifiée, parcourant des reliefs tourmentés et nécessitant des engins réversibles en raison des différents rebroussements.
Articulation avec les TER. Par ailleurs, Railcoop, créé en novembre 2019, est loin d’avoir bouclé son capital et doit convaincre 3.000 nouveaux sociétaires afin de réunir le 1,5M€ nécessaire pour disposer d’une licence ferroviaire. Toutefois, les deux Régions concernées (Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine) se disent «intéressées et disponibles pour travailler sur le sujet», en soulignant la nécessaire articulation à trouver avec les nombreux TER circulant sur cette ligne. En 2017, la Région Nouvelle-Aquitaine avait obtenu de l’État le transfert de cette ligne TET (trains d'équilibre du territoire) pour la partie située sur son territoire, ainsi que le financement de cinq nouvelles rames tout en s'engageant à en financer elle-même cinq autres. Simultanément, des travaux avaient été menés sur l'infrastructure entre Limoges (Haute-Vienne) et Montluçon (Allier), afin de rouvrir, dès fin 2018, la liaison entre Bordeaux et la sous-préfecture de l'Allier.
O. J.