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Infrastructures

Ingérop, le cabinet d’ingénierie qui monte

Fondé en 1962, Ingérop, groupe indépendant d’ingénierie, creuse son sillage dans le secteur de la mobilité et du transport. Cette entreprise de 1 700 salariés a clos son exercice 2015 avec un chiffre d’affaires de 200 M€, et devient l’un des acteurs majeurs pour les chantiers de demain.

Le carnet de commandes de ce groupe indépendant d’ingénierie dans le domaine des transports est long comme le bras: maîtrise d’œuvre du tronçon Villejuif–Pont-de-Sèvres du Grand Paris Express, étude du tram T9 entre Porte-de-Choisy et Orly, ligne E du tram de Grenoble, aménagement de l’île Seguin à Boulogne-Billancourt, ligne 15 du Grand Paris Express, ligne nouvelle LGV Bretagne-Pays de la Loire, dédoublement de l’autoroute A9 à Montpellier, etc. Le projet de génie urbain Garonne Eiffel de Bordeaux lui a même valu de remporter le Grand prix national de l’ingénierie 2015, dans la catégorie Aménagement et construction. Très présent dans le bâtiment, l’énergie, l’industrie et l’environnement, Ingérop est le concurrent d’Artelia, Arcadis, Egis (filiale de la Caisse des dépôts), du Setec et de Systra (filiale de la SNCF).

L’entreprise a récemment regroupé ses activités Infrastructures et Ville & Transports pour créer Ville & Mobilité, laquelle rassemble désormais environ 1 000 personnes intervenant dans le domaine des infrastructures, des transports urbains, du ferroviaire et de la ville. Dans un communiqué, le groupe a expliqué inscrire cette réorganisation « dans la continuité du plan stratégique Ambition 2020, marqué en ce début d’année par le déménagement du siège à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), dans un bâtiment à énergie positive, réunissant ainsi sur un même site toutes les équipes de la région parisienne. La création d’une activité unique Ville & Mobilité contribuera tant à accroître la visibilité externe d’Ingérop qu’à répondre aux attentes de ses clients, grâce à la production d’une offre commerciale lisible et intégrée ». Il faut dire que la part de cette nouvelle entité dans le chiffre d’affaires global du groupe est en croissance régulière, selon Stéphane Gautier, directeur de l’activité Ville & Mobilité: « ce nouvel ensemble réalise près de la moitié de l’activité du groupe ».

Pour Yves Metz, président d’Ingérop, cette évolution était inévitable: « En renforçant l’efficacité opérationnelle du groupe et en nous adaptant à l’évolution de nos compétences et de nos domaines d’intervention, cette fusion nous donne la capacité de capter des contrats d’envergure, nécessitant une offre plus globale, et d’accélérer notre développement à l’international ».

La Société du Grand Paris dynamise l’activité

Dans l’Hexagone, les projets d’infrastructure de transport doivent assurer la pérennité de l’entreprise, grâce notamment au Grand Paris. « C’est un sujet essentiel, moteur de l’activité en France », avance Stéphane Gautier. L’essor des projets multimodaux est l’autre grande tendance du moment: « Les extensions ou les réhabilitations de réseaux, l’aménagement des pôles d’échanges multimodaux, avec tout ce qu’il y a autour, et les travaux dans les gares représentent actuellement les principaux chantiers. Nous ne construisons plus en France de réseaux neufs. En province, il y a beaucoup d’harmonisation et d’ajustements des systèmes ».

Les gares routières seront sans doute un enjeu d’avenir. Ingérop réalise de nombreuses études pour des voies sur les autoroutes réservées aux autocars. « Pour fluidifier le trafic, on assiste des projets de gares d’échange sur les aires d’autoroute, comme dans l’Essonne sur l’A10. » Le directeur de l’entité Ville & Mobilité observe aussi un frémissement du transport par câble, citant des projets dans le Val-de-Marne, à Toulouse pour le franchissement de la Garonne, à Grenoble ou à la Défense. « Pour cela, nous faisons également de plus en plus d’études ». Un vent favorable à la mobilité semble souffler sur la France. « C’est exactement pour cette raison que nous avons rassemblé toutes les activités liées au transport sous une même bannière. »

Quel rôle pour Ingérop?

Si l’entreprise gagne des parts de marché, c’est grâce à sa capacité à répondre à tout type d’appel d’offres: « Nous intervenons en qualité de maître d’œuvre, mandaté par les donneurs d’ordre (collectivités locales, Stif, SNCF) pour diriger les travaux, du très en amont à l’aval d’un projet, en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage ou dans la position de conseil ». Ingérop mise autant sur les grands travaux que sur les projets plus confidentiels. Proche des collectivités territoriales en province, la société ne néglige pas ce que Stéphane Gautier appelle « l’ingénierie de proximité », génératrice de revenus.

En pleine dynamique, le groupe a opéré sa transition numérique dans le bon tempo. « La maquette numérique, BIM [Building Information Modeling, en français: modélisation des données du bâtiment, ndlr], est l’un des grands sujets du moment. Nous y sommes. Nous avons conçu la maquette de la gare du Grand Paris sous BIM. »

L’expérience d’Ingérop dans le secteur de la mobilité dépasse les frontières hexagonales. L’entreprise est de plus en plus présente dans les grands projets d’aménagement de métropoles mondiales, tels que le métro de Lima (Pérou), le tramway de Medellín (Colombie), le réseau de bus à haut niveau de service (BHNS) à Nairobi (Kenya) ou un projet de réhabilitation de la liaison Niamey-Dosso (Niger).

Bien implanté en Espagne, où au fil des années elle a acquis des filiales, Ingérop a pris des positions à l’est de l’Europe (Monténégro) et en Afrique (Afrique du Sud). Son chiffre d’affaires à l’export a atteint l’an dernier la barre des 20 % et devrait poursuivre sa marche en avant. Tous les signaux clignotent couleur émeraude, et le secteur de la mobilité n’est pas étranger à cette success-story.

L’autoroute solaire, un jour…

En annonçant mercredi 20 janvier la création d’ici cinq ans de mille kilomètres de routes couvertes de panneaux photovoltaïques producteurs d’électricité, Ségolène Royal s’est-elle avancée? À la lumière du témoignage de Stéphane Gautier, on peut raisonnablement penser que la ministre de l’Écologie est allée un peu vite en besogne. Pour le directeur d’Ingérop, le phénomène des autoroutes connectées « est encore marginal ». Et la communication de Ségolène Royal sur la route solaire, reprise à tour de bras par l’ensemble des médias français, s’appuie, selon lui, sur « les seuls travaux en recherche et développement du groupe Colas. Or, pour le moment, ces chercheurs ne savent pas récupérer l’énergie. Le chemin avant que cela ne devienne un procédé industriel est encore long. La ville et la route connectées sont des sujets pour après-demain ».

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Auteur

  • Xavier Renard
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