Avec la fusion Nord–Pas-de-Calais– Picardie, le changement a aussi été politique. La gauche, qui dirigeait les deux régions fusionnées, a été éliminée au premier tour, et le nouveau président Les Républicains, Xavier Bertrand, a été élu en partie avec les voix de gauche. Le sujet des transports semble créer jusqu’à présent un réel consensus, dans une région où ils tiennent une très grande place.
Dans l’enquête lancée par l’association TDIE
Sans répondre directement aux questions de TDIE, la liste Front de gauche-PCF développait ses propres propositions de « garanties d’égalité entre les territoires », tout en « appuyant » le projet REGL jugé comme un « véritable RER régional ». Elle résumait sa volonté d’obtenir pour les TER un « triple A pour des transports de qualité, autrement dit assis, à l’heure et avertis », visant ainsi des objectifs de confort, de ponctualité et d’information voyageur. La liste préconisait, du côté de la tarification, de revenir tout simplement au tarif kilométrique, TGV compris.
Selon la même démarche de déclaration directe, sans réponse aux questions de l’enquête, la liste du Parti socialiste rappelait d’emblée son bilan de gestion dans ce domaine, et l’importance – qui devait être maintenue – du budget transport des deux régions, avec « annuellement 450 M€ de fonctionnement et 150 M€ d’investissement, soit 25 % de nos dépenses dans les deux cas ». S’ajoutaient dans ce bilan, le succès du TER-GV et l’arrivée des nouveaux matériels TER. Côté tarification, « l’harmonisation des grilles sera nécessairement progressive », tandis qu’un « trait d’union » intermodal était proposé avec une carte spécifique TER + transports urbains. Et si le rappel des projets incontournables mettait en avant aussi bien la liaison Roissy-Picardie que le bouclage de l’électrification Amiens–Boulogne et la desserte Lille–Arras–Amiens par TER-GV prolongés, aucune référence n’était faite au projet REGL.
Alors que Xavier Bertrand, nouveau président de la région, n’avait pas répondu au questionnaire TDIE, dès son discours d’intronisation début janvier, il a abordé assez longuement le sujet des transports régionaux. Il a commencé par évoquer « la mise en place concrète de l’aide aux transports pour prendre en charge une partie des frais pour ceux qui sont obligés d’utiliser leur voiture pour aller travailler ou reprendre une formation ».
Un préliminaire qui ne préjugeait en rien des futures orientations de sa politique des transports collectifs, puisque presque immédiatement après, il affirmait que « demain, le hub sera ferroviaire », en s’appuyant sur le fait que « notre région est la région du rail, du train, du carrefour de l’Europe. Nous ne serons pas simplement la région où l’on passe. Nous serons la région où l’on s’arrête. J’ai demandé à Gérald Darmanin [vice-président en charge des transports, ndlr] de s’occuper des questions de transport de notre grande région et de n’avoir aucun tabou ». Aussi, évoquait-il successivement « la troisième gare TGV métropolitaine
(1) « Le transport en tête de liste. Les candidats aux élections régionales s’emparent des transports », TDIE (Transports, développement, intermodalité, environnement), octobre 2015.
(2) L’idée est de créer une troisième gare TGV dans la métropole lilloise, en sus de celles de Lille-Flandres et de Lille-Europe. Située près de l’aéroport qui en bénéficierait, elle permettrait aux TGV Thalys de desservir l’agglomération.
