Alain Hunault, le nouveau président de la commission Transports, mobilité, infrastructures des Pays de la Loire, veut mettre plus de monde dans les trains régionaux. Et commence par rénover les gares.
Alain Hunault: Non, pas dans la continuité. Après avoir fait passer la fréquentation du TER de 10 à 16 millions de passagers par an entre 2003 et 2012, la gauche l’a laissée stagner, puis baisser de 3 % en 2014. Même si cela a été un peu mieux en 2015, ce n’est pas un bon cap. Entre Nantes et Angers, notre ligne la plus importante, les chiffres sont en baisse. Le défi est de retrouver une clientèle qui a fait défaut au TER.
Donc, pas de continuité, mais une volonté politique clairement affirmée: faire en sorte que l’équipement ferroviaire apporte des services au plus grand nombre, et pour cela, provoquer un nouveau développement de l’usage des TER. Qu’il continue d’être un moyen de déplacement privilégié. D’ailleurs, dans le budget 2016 présenté à la mi-avril, nous n’avons pas remis en cause les investissements programmés dans le ferroviaire. S’il y a un retard sur l’amélioration de la ligne Nantes–Angers, à Ancenis, c’est du fait du retard de programmation de la SNCF, à la suite de l’accident de Brétigny-sur-Orge. Elle prendra cinq ans au lieu de quatre. Ce n’est pas de notre fait.
A. H.: L’étude d’une ligne nouvelle est financée. L’augmentation des capacités est nécessaire pour le trafic entre Nantes et Angers, et aussi vers Paris.
A. H.: Il y a peut-être des clientèles nouvelles à capter. S’il est heureux, et sans doute pertinent, d’accompagner par des tarifs réduits les déplacements pour motif professionnel, pourquoi ne pas essayer de conquérir les usagers trop occasionnels du train? Cela fait partie des hypothèses que nous allons aborder dans le cadre du renouvellement, pour 2017, de notre convention avec la SNCF. Mais il y a aussi un point noir: nous devons améliorer la ponctualité. Il y a tout un tas de choses à améliorer.
Le développement de la fréquentation des TER est une responsabilité que nous partageons avec la SNCF. Or, le train affronte de nouvelles concurrences: le covoiturage, les cars Macron. Il y a des solutions à trouver. J’ai aussi annoncé que toutes les gares de la régionale – il y en a 131 – allaient bénéficier d’une rénovation. Il faut qu’elles redeviennent un lieu de vie, d’animation, une richesse que l’on peut mieux exploiter.
A. H.: J’ai reconduit le tarif de groupe à 20 € jusqu’au 31 mars. Il faut être objectif: les aléas techniques ont donné un mauvais coup à l’image de cette ligne. Je regrette ces premiers mois très laborieux. Mais on tourne la page. Elle est plus régulière aujourd’hui. Ses tarifs seront peut-être à revoir, mais cela fera partie de l’harmonisation des tarifs de tous les transports dont la région va désormais être en charge.
A. H.: Nous ne remettons pas en cause notre présence aux côtés des agglomérations dans leur projet de transport. Le premier exemple qui nous est donné est d’ailleurs celui de Nantes. Nous confirmons notre investissement de 34 M€ dans la nouvelle gare de la ville.
A. H.: La région est en charge d’une part importante de la mobilité, mais elle n’est pas toute seule. Les nouveaux usages, les tarifs, les services, il y a des tas de choses pratiques à inventer ensemble. C’est très intéressant. La mobilité est une cause qui rassemble.
A. H.: Non. Le transport scolaire, c’est très important. Nous avons recruté une personne de plus à la région pour s’en charger, et le transfert des fonctionnaires départementaux affectés au transport vers la région se prépare. Mais il est prématuré pour le moment d’annoncer d’autres décisions.
A. H.: Je vais vous répondre en remontant un peu dans le temps. J’ai été élu maire de Châteaubriant en mars 2001. À mon premier conseil municipal, j’ai pu faire part à mon équipe et à mes concitoyens de l’ordre qui était tombé de rétablir la ligne ferroviaire entre Nantes et Châteaubriant, un projet qui me tenait à cœur. Mon frère jumeau, Michel, n’y avait pas été pour rien, puisque c’est lui qui était en charge du dossier à la région, à la même place que j’occupe aujourd’hui.
Ce n’était pas un projet porté par tout le monde. La ligne se recréait dans un contexte qui n’était pas propice. Et qui ne l’est pas plus. En 2015, au ministère de l’Écologie, le budget du ferroviaire a baissé de 6 %. On ne recrée pas une ligne dans l’air du temps.
C’est le résultat d’un consensus politique. Avec Gilles Bontemps, j’ai appris à connaître toutes les complexités du système ferroviaire français, celles de la SNCF, de RFF et d’autres.
Est-ce que cela fait de moi un homme du transport, et plus particulièrement du transport ferroviaire? J’en possède au moins une certaine connaissance. C’est un sujet très important. Et j’ai une conviction: il faut continuer de le développer.
