Grâce au versement transport (VT), la station balnéaire de Saint-Brévin-les-Pins met à disposition de ses habitants et des vacanciers une navette gratuite. Au cours des deux dernières années, les rotations et les circuits ont été renforcés.
Saint-Brévin-les-Pins (13 500 habitants), station balnéaire de la Côte de Jade, située au débouché de l’estuaire de la Loire, propose un service de navettes gratuites 7 jours sur 7, qui s’apparente à un mini-réseau de transport urbain. « Il présente toutes les caractéristiques d’un réseau classique: des points d’arrêts identifiés, une régularité des liaisons, un service ininterrompu toute l’année », détaille Paul Cheneau, l’adjoint au transport de la commune. Il se félicite d’avoir toujours tenu les objectifs fixés par le maire, Yannick Haury, au lendemain de son élection en 2008: « En conformité avec le périmètre de transport urbain (PTU), nous avions initié le dossier Brévibus, dont le cahier des charges visait notamment la gratuité et l’accessibilité. Le réseau devait aussi être en relation avec le réseau interurbain Lila et la SNCF ». Cette offre de transport était d’autant plus importante qu’elle constitue un réel avantage compétitif pour son développement touristique, dans une région où la concurrence entre les stations balnéaires est particulièrement féroce.
Exploité par CTA44, une filiale du groupe Transdev, le réseau comprend trois navettes de douze places assises (15 places debout), accessibles aux fauteuils roulants. Dans le cadre du renouvellement de la délégation de service public, au début de l’année dernière, la commune a voulu accroître le niveau de service. En plus des deux lignes reliant le nord au sud de la ville, un nouveau circuit dessert rapidement, quatre fois par jour, le centre-ville de Saint-Brévin-les-Pins, le parc d’activités de la Guerche et son pôle de loisirs, et Saint-Brévin l’Océan.
La station balnéaire n’a pas négligé l’enjeu multimodal. Les horaires des trois circuits ont ainsi été harmonisés avec ceux du réseau de transport départemental Lila. « À l’avenir, j’espère que nous arriverons, en collaboration avec le département, à améliorer les correspondances avec Pornic, où le train pourrait aussi assurer des trajets domicile-travail sur le sud Loire. »
La commune réussit tout juste à équilibrer les comptes de ce service. Il est financé par le versement transport qui compense la gratuité offerte aux 30 000 passagers annuels. Cette taxe, payée par les entreprises de plus de douze salariés, a été évaluée à 0,55 % de leur masse salariale. Pour autant, le budget transport de la ville ne permet pas de faire de folies.
Paul Cheneau regrette qu’il ait été impossible, pour des raisons financières, de proposer une navette électrique lors du dernier appel d’offres: « Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait, en dehors du coût des véhicules, un problème de batteries. Il aurait fallu les recharger au moins une fois en milieu de journée. Ce n’est pas, en somme, trois véhicules qui auraient été nécessaires, mais le double. Les moteurs thermiques présentent encore beaucoup d’avantages pour des petites collectivités comme la nôtre ».
La solide expérience brévinoise pourrait inspirer des villes voisines. Les communautés de communes de Pornic et de Cœur Pays de Retz, qui doivent s’unir au 1er janvier 2017 pour devenir une communauté d’agglomération – prenant au passage la compétence transport
* La nouvelle agglomération Pornic–Cœur Pays de Retz sera en charge des transports scolaires, des transports collectifs, des lignes régulières et du transport à la demande. Le financement de ces actions sera intégralement compensé par la région dans le cadre du transfert de la compétence.
