Pas sûr que le transport de voyageurs soit au cœur des préoccupations de notre classe politique dans les mois qui viennent. La grande bataille d’ego est bel et bien lancée en ces premiers jours de septembre, et le spectacle qui va nous être servi jusqu’en mai 2017 promet d’être fort éloigné de nos préoccupations sectorielles habituelles. Encore que… Les prises de position de la mairie de Paris concernant le diesel, l’automobile en général et les autocars en particulier, participent à n’en pas douter de ce jeu de gages distribués à certaines parties du corps électoral, bien souvent au détriment d’une vision claire et pragmatique des réalités. De là à penser que l’édile de la capitale, forte de l’expérience chiraquienne et de la déliquescence de son camp, rêve d’un changement d’adresse au printemps prochain, il n’y a qu’un pas à franchir dans l’analyse… À moins que l’échéance visée ne soit plus lointaine. Auquel cas, la manœuvre du moment consiste uniquement à contenter un électeur parisien type, bien entendu pétri de grands principes et de bons sentiments, mais aussi fort soucieux de son seul confort personnel, au moins jusqu’au coin de la rue.
Comment, avec de telles considérations, peut-on imaginer que les campagnes à venir abordent avec sérénité les dossiers transport à l’échelle des différents territoires concernés? Dans un pays qui ne brille toujours pas par sa bonne santé économique – rappelons que le concept même du « ça va mieux » fait encore rire jaune dans nombre de chaumières – le financement des transports publics autour d’une vision cohérente est pourtant un enjeu majeur de la prochaine mandature. Les échéances à venir en matière d’ouverture à la concurrence (dans le ferroviaire ou en Île-de-France par exemple) devront ainsi être abordées en faisant fi de toute idéologie ou démagogie. C’est bien le sens de l’intérêt général qui devra présider à l’ensemble des prises de décisions cruciales à venir.
Las! Il est malheureusement à craindre qu’au jeu des postures et des rodomontades, les discours à venir – leur traduction en actes restant bien souvent du domaine du vœu pieu – fassent encore la part belle aux revendications personnelles ou sectorielles. Une dangereuse habitude prise par nos représentants en ces temps où la nation attend simplement qu’on lui indique une voie à suivre.
