Les quinze jours écoulés auront été marqués par une séquence d’événements professionnels très attendus par l’ensemble du secteur: congrès de la FNTV, Journées Agir ou Autocar Expo sont autant de marqueurs de l’état de santé et des préoccupations des différents métiers représentés. Au travers des multiples débats qui ont été organisés pour l’occasion, deux inquiétudes majeures doivent retenir l’attention des observateurs que nous sommes. En premier lieu, la loi NOTRe et son cortège de bouleversements qui interroge tous les acteurs. Quels seront effectivement demain les donneurs d’ordres effectifs? Les régions assumeront-elles pleinement, comme certaines l’ont déjà indiqué, la compétence transport qui est désormais la leur? Quelles structures mettront-elles en place pour la gérer? Enfin, quels types d’appels d’offres seront organisés? Des lots à l’échelle des régions, des départements, des bassins, des lignes? Autant d’inconnues qui laissent perplexe sur la possibilité réelle de mettre en œuvre ce texte dès l’année prochaine, et inquiètent clairement les PME du transport routier de voyageurs. Combien d’entre elles auront en effet la taille critique nécessaire pour répondre à ces demandes?
L’autre point d’inquiétude qui ressort de ces diverses rencontres touche cette fois à l’évolution politico-industrielle des modes de transport eux-mêmes. Le transport propre – voire le tout électrique – voulu par tout ou partie de la classe politique laisse là encore perplexe bon nombre d’opérateurs. La nouvelle croisade anti-diesel de certain(e)s élu(e)s fait clairement fi des contraintes industrielles et économiques qui parcourent le secteur. Si les dernières manifestations comme l’IAA de Hanovre ou Autocar Expo ont permis de découvrir un foisonnement de modes de propulsion alternatives, il est bon de se rappeler que le temps des prototypes n’est pas si éloigné, et que les surcoûts sont encore bien marqués. Enfin, la palette des questions qui se posent est étendue: financement, fiabilité, entretien, formation des personnels, revente, etc. Encore des inconnues qui, mises en perspective historique, ont parfois fait dire à certains que l’Enfer était pavé de bonnes intentions. Pas de chance, cette multiplication des incertitudes arrive de plus en pleine période de crispation politique à tous les niveaux. Autant dire que pour la prise de décisions fermes et éclairées, il faudra encore attendre.
