Communication, points de rencontres, gestion territoriale, etc. Le covoiturage courte distance s’étudie et se construit.
Et si le moment était venu de revoir ses idées sur le covoiturage de courte distance? C’était le thème porté par Mathieu Chassignet, ingénieur transports et mobilité de l’Ademe, à l’occasion d’une conférence intitulée « Comment intégrer le covoiturage aux politiques de mobilité? ».
Tout d’abord, le profil type du covoitureur: « On retrouve une forte proportion d’ouvriers et peu de cadres, avec des trajets moyens de 20 km, et une plus forte utilisation dans les zones périurbaines ou rurales, même si de fortes disparités régionales apparaissent avec une pratique plus répandue dans l’est et le nord de la France » résume Mathieu Chassignet. Autre enseignement: l’échange d’argent entre covoitureurs n’est que très peu pratiqué, c’est l’alternance de l’utilisation des véhicules qui règle l’échange de services. Une idée qui vient à rebours de l’image habituelle renvoyée par le covoiturage longue ou moyenne distance, tel que pratiqué par les plateformes commerciales type BlaBlaCar.
Enfin, les réseaux ne doivent pas nécessairement craindre une cannibalisation de leurs lignes de transport en commun, puisque « 90 % des covoitureurs sont d’anciens automobilistes pour la courte distance domicile-travail ». Reste à trouver la bonne méthode pour créer et gérer une offre de covoiturage. « Une politique de covoiturage se construit sur cinq leviers », a exposé Mathieu Chassignet: une gouvernance et une cohérence territoriale assurées par la région comme chef de file, une démarche d’animation et de communication soutenue et qui nécessite l’implication des entreprises, l’aménagement d’infrastructures de points de rencontres visibles et situés dans des parkings existants, le développement d’une plateforme de mise en relation avec des fonctionnalités simples et ergonomiques, et enfin, le suivi et l’évaluation de l’efficacité des actions mises en place.