C’est dans une concertation spontanée que les partenaires sociaux du transport routier de voyageurs se sont entendus pour attribuer aux conducteurs d’autocars longue distance un statut et un coefficient nouveaux. Le conducteur « Macron » est devenu une réalité économique et socioprofessionnelle, preuve du dynamisme de l’activité.
Depuis le 23 février, les conducteurs d’autocars longue distance ou « cars Macron » ont un statut et un salaire spécifiques. À l’issue de négociations entamées dans la concertation, la Fédération nationale des Transports de Voyageurs (FNTV), la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC ont signé un accord précisant le contenu et les conditions d’exercice de l’activité des conducteurs d’autocars à Services librement organisés. Désormais dénommés Conducteurs SLO, ces professionnels se voient attribuer le coefficient de salaire 142 V, soit un statut intermédiaire entre le conducteur interurbain et le conducteur de tourisme, aussitôt que cette activité représente 50 % de leur temps de travail effectif sur une année civile. Leur salaire d’embauche est établi à 10,35 euros brut de l’heure et leur activité s’accompagne d’un cadre social spécifique. En cas de « découcher », ils bénéficient ainsi d’une prime de 6 euros brut par nuit, qui s’ajoute à leurs frais de déplacement, et ils ont droit à une chambre individuelle avec salle de bains. Les temps de repos, eux, restent identiques à ceux établis par la convention collective de l’ensemble de la profession, avec 25 dimanches et jours fériés non travaillés ou une majoration salariale de 25 ou de 50 % si l’activité réduit les dimanches et jours non travaillés en dessous de 25 jours ou de 21 jours. Symbole de leurs responsabilités particulières, une formation obligatoire de trois jours sur trois ans, à prendre en une, deux ou trois fois, doit leur être dispensée par l’entreprise sur trois thèmes: la sécurité, les relations commerciales et la maîtrise des outils d’informatique embarquée.
À ce jour, ce statut concernerait 1 400 conducteurs français, mais les partenaires sociaux ont souhaité protéger également les conducteurs effectuant une activité SLO occasionnelle. Pour ceux-là, l’accord social stipule que, durant leur mission, ils doivent bénéficier des mêmes avantages en prime de « découcher », indemnité complémentaire et conditions d’hébergement et de restauration que les conducteurs statutaires. Par ailleurs, si l’accord social s’applique dès à présent à toutes les entreprises membres de la FNTV, la fédération a déjà interpellé les ministères du Travail et du Transport afin que l’accord social soit rapidement étendu à toutes les entreprises de transport de voyageurs. L’activité des « cars Macron » est désormais un secteur professionnel à part entière.
