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Voyages Nénot-Ulysse: premier tour de roue pour Flixbus

Premier autocariste français à travailler pour le groupe Flixbus, les Voyages Nénot-Ulysse ont découvert une activité de ligne où fréquence et kilométrage génèrent des gestions nouvelles. Mercedes Benz, qui a fait bénéficier le transporteur de son expérience allemande, a permis à son client de concrétiser son succès en dix-huit mois.

Les Voyages Nénot-Ulysse, à Beaumont (63), ont ouvert une ligne biquotidienne Clermont-Ferrand–Paris pour le compte de Flixbus comme on saute dans l’inconnu. Mais pour cet autocariste du Puy-de-Dôme, – qui exerçait depuis quinze ans son métier dans le transport scolaire, les déplacements d’employés des entreprises auvergnates et le transport touristique sur la France et l’Europe – trouver une nouvelle source de revenus était une raison suffisante pour se lancer dans l’aventure. « On est toujours à la recherche de nouvelles affaires, confie Rémy Nénot. Et puis, les dirigeants de Flixbus, tous jeunes, entreprenants et qui n’ont peur de rien, m’ont inspiré confiance. » Pour autant, le démarrage fut brutal. « On a démarré dans l’urgence, confie Rémy Nénot. J’ai dû appeler mon fournisseur Mercedes Benz pour obtenir, du jour au lendemain, deux autocars Setra. Pour moi, avec leur sophistication et leurs technologies modernes, comme le freinage d’urgence ou l’allumage automatique des feux antibrouillard quand on se gare sur le bas-côté, les Setra sont vraiment le haut de gamme des autocars de Mercedes Benz. Depuis 1984, je n’achète que des Setra ou des véhicules Mercedes Benz Atego ou Sprinter. Mais ils n’avaient en stock que deux Setra 515 HD de 49 places, les premiers modèles à être livrés en France. Je les ai pris pour démarrer tout de suite. Nous sommes de ce fait le premier transporteur routier de voyageurs français à avoir signé un contrat de sous-traitance avec Flixbus. »

De gros kilométrages qui nécessitent des embauches

Dix-huit mois plus tard, les deux autocars de la ligne Clermont-Paris affichent respectivement 480 000 et 500 000 kilomètres au compteur. Rémy Nénot est néanmoins satisfait. « On fait un gros kilométrage, mais Flixbus nous paye à quinze jours, ce qui est génial, affirme-t-il. De plus, sur le plan publicitaire, c’est très porteur, surtout à Clermont-Ferrand. » Pour autant, cette seule ligne a bousculé bien des habitudes au sein des Voyages Nénot-Ulysse. « Nous avons dû embaucher dix conducteurs d’un coup en contrat à durée indéterminée, confie son dirigeant. Cela nous a fait passer de 45 à 55 salariés, alors qu’auparavant nous faisions plutôt appel à des conducteurs saisonniers. Mais c’était nécessaire, car nous avons deux départs quotidiens depuis Clermont: à 6 heures et 12 heures, et, depuis Paris, à 12 heures et à 18 heures. L’aller-retour s’effectue toujours à deux conducteurs. Pendant que l’un conduit, l’autre informe les passagers sur le trajet, qui passe par l’A71 de Clermont à Bourges, puis l’A10 de Bourges à Palaiseau (91), puis l’A86 ou le périphérique jusqu’au bois de Vincennes, avec au moins une heure de bouchons. Grâce à une liaison par GPS, Flixbus suit le véhicule et nous informe sur l’état de la circulation et sur les ralentissements. Au retour, les deux conducteurs inversent leurs rôles. Mais à ce rythme, ils effectuent leurs 160 à 170 heures de conduite mensuelle en seulement dix jours. Après, je suis obligé de les mettre au repos. », précise-t-il. Les véhicules aussi connaissent un repos forcé. « Avant, quand un véhicule accomplissait 100 000 kilomètres par an, c’était beaucoup, rappelle le dirigeant de Nénot-Ulysse. Avec 385 000 kilomètres par an, nos deux Setra doivent fréquemment passer en entretien. Comme ils reviennent chaque soir au garage, notre propre mécanicien effectue les contrôles et l’entretien de façon que les autocars puissent repartir sur la route le lendemain. Mais Mercedes Benz nous impose aussi des opérations de maintenance plus longues, qui nous obligent à utiliser un véhicule de rechange. Ils s’occupent plus particulièrement des équipements et des outils technologiques qui, sur les Setra, sont aussi nombreux que dans les voitures particulières. » Globalement, les véhicules subissent une obsolescence accélérée: « Comme pour tous nos contrats d’achats de véhicules, Mercedes Benz nous les garantit pour 900 000 kilomètres, ajoute Rémy Nénot. Mais comme ces véhicules parcourront cette distance en deux ans et demi au lieu des neuf ans auxquels nous étions habitués, nous devrons les changer avant, soit dès 2018. »

Une gestion des pneus et du carburant différente

Même la gestion des pneus a nécessité d’être revue. « D’habitude, on change les pneus tous les 80 000 km, soit une fois par an, commente Rémy Nénot. Quand le mécanicien a vérifié les pneus des Setra Flixbus, ils avaient déjà 200 000 kilomètres. On a eu peur qu’ils ne supportent plus la route et on les a changés tout de suite. On les a tout de même remontés sur des cars navettes qui font des trajets très courts. » En ce qui concerne les consommables, c’est le carburant qui est devenu le plus grand sujet de préoccupation. « Avec les contrôles de Mercedes Benz, on a une vision instantanée de la consommation de carburant, remarque Rémy Nénot. De ce fait, si on a la chance d’avoir un conducteur qui s’intéresse à l’éco-conduite, il peut faire faire en sorte qu’elle chute. Sur autoroute, certains conducteurs parviennent à ne consommer que 20 litres de gazole aux 100 km, gagnant ainsi 2 litres aux 100 km. Comme chaque économie est alors multipliée par dix voyages, cela devient important. » La ligne Clermont-Ferrand–Paris pour le compte de Flixbus a donc totalement chamboulé l’organisation des Voyages Nénot-Ulysse. Mais cela valait la peine, si l’on en croit son dirigeant. « C’est une bonne affaire car on a une ligne rentable, affirme-t-il. De plus le partenariat avec Flixbus se passe bien, et ce dernier est donc très content de nous. Il faut dire que nous faisons tout pour cela. » Rémy Nénot va-t-il en profiter pour lancer une nouvelle ligne avec la marque? « Non, temporise le dirigeant. Il faut d’abord bien consolider le service avant de créer une nouvelle ligne. C’est une véritable aventure, car l’investissement de 600 000 euros, que nous avons dû réaliser pour démarrer ce Clermont-Paris avec deux bus, aurait pu nous faire sombrer. Nous allons donc plutôt augmenter nos bénéfices. » Mais, une fois de plus, cela commencera par les autocars, qu’il faudra renouveler.

Des cars de 53 places

« Cette fois, nous prendrons des autocars Setra de 13 mètres avec 52 à 53 sièges, s’anime Rémy Nénot. Avec les autocars actuels, qui n’ont que 49 sièges, l’autocar est plein presque tous les week-ends. Avec 53 places, on peut donc augmenter notre bénéfice du week-end et il suffit que nous renforcions notre communication pour mieux remplir les voyages en semaine. » Le service à bord restera soigneux. « Avec le Wi-Fi et les prises électriques, les passagers peuvent s’occuper en travaillant ou en visionnant des films. Un mini-service de restauration à bord avec sandwichs et boissons non alcoolisées a également été développé. Il fonctionne surtout aux départs du soir à Paris, et de 12 heures à Clermont. Ce sont les conducteurs qui s’en occupent et je leur laisse tous les bénéfices. J’ai assez à faire de mon côté. » D’autant que, tout en gérant son entreprise, Rémy Nénot joue parfois les remplaçants de luxe. « Je fais le trajet en second conducteur quand l’un des deux chauffeurs est absent », reconnaît-il. Aussi bien a-t-il été le premier à faire le parcours. « Quand on a démarré, j’ai voulu savoir en quoi cela consistait, donc c’est moi qui ai roulé le premier jour. » Était-ce une belle expérience? « Oui, c’était bien, avoue-t-il. Normal, cela fait vingt-cinq ans que je suis autocariste et j’aime bien rouler. » Cela s’appelle avoir « la route dans le sang », paraît-il.

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Auteur

  • Michel Grinand
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