En 2019, les nouveaux bus et cars seront dotés de chronotachygraphes contrôlables à distance, avec une couche de technologie GPS qui facilitera la généralisation de l’informatique embarquée pour tous.
Voici enfin venu le temps du chronotachygraphe de seconde génération, dit « intelligent ». Non que les anciens étaient stupides, mais la prochaine version, qui sortira en juin 2019, devrait améliorer sensiblement les contrôles et éviter les fraudes. C’est ce qu’a rappelé le fabriquant américain Stoneridge lors d’un point presse sur le sujet. En effet, à compter du 15 juin 2019, les nouveaux bus, cars et camions immatriculés devront être équipés du nouveau chronotachygraphe. Les véhicules en circulation disposant d’anciens systèmes bénéficieront d’un délai de quinze ans pour se mettre à jour, ce qui amène à une généralisation totale d’ici à 2034. « Cela laisse largement le temps de s’adapter », en sourit presque Olivier Lagarde, directeur des ventes de Stoneridge France. Ce dernier dresse les caractéristiques majeures du futur chrono et souligne trois innovations.
En premier lieu, le futur chronotachygraphe intègre un système de positionnement par satellite Galileo et Egnos, qui permet une localisation GPS. La position géographique du véhicule sera enregistrée à chaque début et fin de journée de travail. En complément, un point de localisation sera mémorisé toutes les trois heures de conduite cumulée. Pour détecter d’éventuelles manipulations frauduleuses, les données GPS sont corroborées avec les informations provenant du capteur de mouvement. Les anomalies détectées seront enregistrées et, c’est là encore une nouveauté, les autorités pourront désormais effectuer leur contrôle à l’aide d’un pistolet pointeur, qui peut être utilisé de manière embarquée ou en bord de route, sans même avoir à arrêter le véhicule. Ainsi, les autorités pourront accéder aux données enregistrées dans l’appareil jusqu’à 200 mètres de distance.
Les informations transitent par le biais d’une liaison de type DSRC et d’une antenne placée sur le pare-brise du véhicule. La communication, cryptée, ne sera accessible qu’aux autorités. Ces dernières disposent d’un délai de quinze ans (2034) pour s’équiper du matériel adéquat, mais nul doute que le mouvement s’accélérera si l’opération peut se révéler rentable, souligne, non sans malice, Olivier Lagarde. Ce dernier précise que les contrôles ne pourront toutefois pas s’effectuer de manière automatique. « Selon la réglementation, il devra y avoir quelqu’un derrière l’appareil de contrôle, mais cette opération pourrait tout à fait s’automatiser. » Notons qu’en parallèle, le niveau de sécurité du protocole de cryptage a été renforcé. Les scellements de l’installation vont aussi être améliorés.
Enfin, les nouveaux chronotachygraphes seront, de manière optionnelle, compatibles avec le protocole ITS (Interface de transports intelligents) pour télécharger les données enregistrées. Pour les flottes qui ne sont pas encore équipées d’informatique embarquée, il suffit donc de rajouter une interface périphérique pour bénéficier de ces informations. Cela peut être l’occasion de sauter le pas. Il faudra, au préalable, que les chauffeurs consentent à ce que les informations recueillies puissent être envoyées par le biais de cette interface. Et, pour ce faire, ils recevront de nouvelles cartes (bien que les anciennes cartes resteront compatibles). En revanche, les cartes-ateliers devront être renouvelées.
Désormais, pour parler du nouveau chronotachygraphe qui entrera en activité le 15 juin 2019, on se référera au règlement 2016/ 799 du 18 mars 2016. Il reprend l’annexe 1B et complète les exigences pour le futur tachygraphe intelligent Annexe 1C. Les actes d’exécution ont été publiés en mai 2016 (règlement européen 2016/ 799, Annexe 1C). L’ancien règlement 3821/85 est abrogé. En revanche, le règlement 561/2006 (modifié par le règlement 561/ 2014) est toujours applicable.
En attendant la prochaine version, en 2019, Stoneridge rappelle que son dernier chronotachygraphe, le SE5000 Exakt Duo2, permet une baisse des infractions de 60 % grâce à des alertes pour les chauffeurs et responsables de flotte. Ainsi, l’écran du boîtier indique aux chauffeurs leur temps de travail, de conduite et de repos, avec des alertes lorsqu’ils atteignent les limites réglementaires. Très précis, le chrono dispose de la technologie adaptée au calcul de la « minute indivisible », ce qui octroie jusqu’a 45 minutes de conduite supplémentaire par jour (en cas de nombreux arrêts en ville, par exemple). Stoneridge garantit une lecture et une reconnaissance quasi immédiate de la carte conducteur, avec un temps d’insertion de 10 secondes (20 secondes avec saisie manuelle).
