La flotte des Autocars James est particulièrement récente, puisque les véhicules n’y restent que trois à cinq ans maximum. La livraison du 21 avril dernier confirme la fidélité de ce transporteur à VDL avec l’arrivée de trois Futura HD2 et d’un Futura DD2, car à deux étages lancé en 2016. La rareté d’un tel véhicule chez les autocaristes français a fait l’événement.
Lorsque Xavier James prend, en 2007, la direction de l’entreprise créée en 1974 par son père Jean-Claude, son parc est composé d’une quinzaine de véhicules. C’est par croissance externe qu’il a quadruplé ce parc en quatre ans, entre 2011 et 2015. L’effectif double une première fois avec l’acquisition, en 2011, des cars Bouchard installés à Carrières-sur-Seine (Yvelines). Il est à nouveau multiplié par deux en 2015 avec l’achat des cars Chambon-Gros à Épinay (Seine-Saint-Denis). C’est à nouveau par l’acquisition d’entreprises que Xavier James envisage de poursuivre son développement. Deux ou trois transporteurs pourraient ainsi rejoindre James en 2017 et 2018 à raison d’un par an.
Cette stratégie de croissance externe par le rachat d’autocaristes présente un autre intérêt, tout aussi important: elle permet l’intégration de chauffeurs expérimentés. Aujourd’hui, James emploie 80 chauffeurs, avec un parc de 90 véhicules dont un tiers en tourisme, une grosse moitié en scolaire et une dizaine de minibus sur base Sprinter. Chez James, chaque conducteur est affecté à un véhicule précis. Les 70 % des conducteurs constituent un noyau dur de professionnels aguerris. Les 30 % restants ne sont pas là par vocation et ne sont que de passage dans la profession. Ceux d’entre eux qui coûtent parfois cher en carrosserie sont surnommés les « ouvre-boîtes ». Car les caméras d’angle et de recul ne compensent pas totalement l’inexpérience.
Transporteur du Red Star, mais surtout concurrent frontal de Lacroix et de la Savac, James travaille avec une cinquantaine de municipalités. L’activité scolaire est centrée sur les Hauts-de-Seine, mais concerne également le Val-d’Oise, les Yvelines, ainsi que la Seine-Saint-Denis.
Pour cette desserte de la périphérie de Paris, James s’est récemment installé sur un nouveau site à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Outre l’espace nécessaire au stationnement de la majeure partie de la flotte, on y trouve un poste à carburant, une station de lavage, ainsi qu’un atelier avec fosse et vérins de levage capable d’accueillir trois véhicules. James maintient parallèlement son implantation à Carrières-sur-Seine.
Xavier James renouvelle ses véhicules très fréquemment. Il est rare qu’ils atteignent 5 ans ou 400 000 km sous ses couleurs. Disposer d’un parc très récent est un argument de conquête vis-à-vis des nouveaux clients, y compris en scolaire. Les véhicules sont sous garantie. Ils ne justifient aucune opération de maintenance lourde et profitent d’une valeur résiduelle élevée. À cela s’ajoutent les apports des derniers modèles, y compris en termes de capacité. Le parc James est volontairement multimarques. Il devrait toutefois perdre prochainement un peu de sa diversité, puisque les prochains achats de véhicules scolaires devraient se concentrer sur Iveco Bus (Crossway) et Temsa (Tourmalin), tandis que VDL et Setra renouvelleront le parc tourisme.
Manon Raynal, directrice de VDL Bus & Coach France, rappelle que James est un client régulier de Bova, ancien nom de VDL, depuis une vingtaine d’années. Adoptant les nouveaux modèles dès leur apparition, James est consulté par le constructeur et son avis est écouté. En 2014, les Autocars James faisaient ainsi l’acquisition de deux cars à double étage VDL Synergy. L’un d’eux, qui n’avait que 150 000 km au compteur, a été repris par VDL à l’occasion de l’achat du Futura DD2 en avril. Ce remplacement permet de proposer le dernier modèle à la clientèle, de disposer d’un véhicule sous garantie pendant trois ans et de répondre à la demande du marché du double étage. Celui-ci correspond à 80 passagers, or le Synergy de James n’en proposait que 75. Accueillant 91 passagers, le Futura DD2 accorde l’offre à la demande. Les cars à double étage sont rares chez les autocaristes français. James en possède trois parmi lesquels on trouve un Setra S431DT, ainsi que les VDL Synergy et Futura DD2 déjà évoqués. Chez James, tous les chauffeurs apprécient cette particularité, car ils savent que se voir attribuer l’un de ces vaisseaux-amiral est une consécration qui récompense la qualité de leur travail.
En 2006, Bova est devenu VDL Bova, puis VDL en 2011. VDL sont les initiales de Van der Leegte ou, avec facétie, de « véhicule de luxe ».
Le marché français des cars à double étage est de l’ordre de vingt véhicules par an. En 2016, ce volume a été doublé en raison de l’adoption du Setra S431DT pour la desserte cadencée de la ligne 230 du réseau STCAR (Société de Transport Côte d’Azur Riviera, groupe Keolis) entre Nice-Ville et Sophia Antipolis. VDL a pour sa part placé 5 Futura DD2 chez des clients français en 2016. Tandis que le cas niçois fait exception, on remarque un développement, timide, mais sensible, des ventes de cars à double étage en France.
