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Île-de-France

L’Essonne offre ducovoiturage courte distance à ses habitants

Première du genre à l’échelle d’un département, une opération organisée en collaboration avec Karos vise à promouvoir le covoiturage courte distance, et ce jusqu’au 30 juin. Cette solution permettra entre autres de valider le fonctionnement de ce type de service et de mieux identifier la demande.

Depuis le 18 avril et jusqu’au 30 juin, le département de l’Essonne prend en charge les frais de covoiturage de ses habitants. La collectivité va consacrer 100 000 euros à cette opération menée en partenariat avec la société Karos. Chaque covoitureur passager pourra bénéficier d’un maximum de 20 trajets gratuits en s’inscrivant sur l’application smartphone dédiée. « Nous portons l’idée que les pouvoirs publics doivent s’engager pour encourager et développer cette pratique », déclare François Durovray, président du Conseil départemental de l’Essonne. « Nous contribuons à faciliter la mobilité des Essonniens dans les territoires peu maillés ou non desservis par des infrastructures lourdes. L’aménagement d’aires de covoiturage ne suffit pas », précise Nicolas Meary, vice-président du Conseil départemental en charge des mobilités. Une conviction partagée par Yvan Lubraneski, maire du village des Molières. L’élu a décidé de consacrer 2 000 euros par an pour faire développer une interface Karos spécifique à sa commune: « Cinq cent à 600 actifs effectuent des trajets domicile-travail au quotidien, et les Molières se situent à 4 km de la gare de Saint-Rémy-les-Chevreuses », souligne-t-il.

L’Essonne est la première collectivité locale en France à s’engager dans ce type d’initiative, baptisée pour l’occasion Printemps du court-voiturage, en référence au néologisme utilisé par les dirigeants de Karos. Dans ce département de deuxième couronne, 59 % des déplacements sont effectués en voiture, parmi lesquels 78 % localisés à l’intérieur du département.

Trajet direct ou rabattement

Vice-président de la région en charge des Transports, et maire de Courcouronnes, Stéphane Beaudet salue l’intérêt de l’initiative: « Une grande partie de la solution aux problèmes de transport en Île-de-France passe par la route. Il faut aménager des voies dédiées aux transports publics, mais aussi favoriser le covoiturage. Plus particulièrement, nous devons encore travailler sur le covoiturage courte distance, qui cherche encore son modèle. » Les données recueillies jusqu’au 30 juin, anonymisées selon les règles de la Cnil, permettront de mieux connaître les usages et les besoins en transports. D’ores et déjà, à l’échelle régionale, « plus de 20 % des trajets effectués en Île-de-France avec notre application sont multimodaux », souligne le fondateur de Karos, Olivier Binet.

En accord avec le Stif, le « court-voiturage » Karos avait été proposé comme alternative aux Franciliens durant les travaux entrepris lors de l’été 2016 sur le réseau. La start-up, qui propose davantage qu’une simple solution de mise en relation et sécurise le trajet de retour (lire encadré Karos), aurait donc une longueur d’avance sur le covoiturage courte distance. Toutefois, Stéphane Beaudet reconnaît comprendre les réserves émises par d’autres entreprises sur le choix exclusif de Karos pour l’opération du Conseil départemental de l’Essonne. L’entrepreneur milite d’ailleurs pour intégrer le covoiturage courte distance dans l’offre de transport public, avec le soutien des collectivités locales et des employeurs. Certaines entreprises essonniennes, à l’instar d’Orange, sont d’ailleurs partenaires de l’opération Printemps du covoiturage, ce qui permet à l’ensemble de leurs salariés de profiter du service.

Karos, le spécialiste du « court-voiturage »

Créée en 2014, la société Karos propose un « assistant intelligent de covoiturage », assure Olivier Binet, son fondateur. L’application Karos prévoit les itinéraires des abonnés en tenant compte de leurs habitudes et de leurs préférences. Dans les premiers temps, la société a développé ses solutions pour les employeurs soucieux de mettre en place un plan de déplacements d’entreprise. « Nous proposons un outil de pilotage du système dédié de covoiturage, ainsi que le reporting », explique Olivier Binet. Ce modèle a aussi l’avantage de créer immédiatement une communauté d’utilisateurs, indispensable au bon fonctionnement d’une offre de covoiturage. L’application gère également des transactions entre covoitureurs et covoiturés et les éventuels bonus ou avantages accordés par l’employeur. Karos intègre un calculateur d’itinéraire multimodal qui combine l’offre des réseaux structurants et les lignes virtuelles issues du covoiturage. « L’application propose en moyenne six trajets pour chaque demande », précise Olivier Binet. Et en tout dernier recours, le retour en VTC est garanti si le trajet ne peut être assuré ni en covoiturage ni en transport en commun.

Le Grand Paris Express, laboratoire des nouvelles mobilités

Le Stif et la Société du Grand Paris (SGP) ont lancé, le 24 avril, un appel à projets consacré aux mobilités actives, électriques et numériques. Six territoires sont concernés, avec des problématiques ayant en commun des difficultés de circulation liées aux infrastructures ou aux usages et, parfois, à la gestion des périodes de travaux. L’objectif est de rendre simples et lisibles des cheminements aujourd’hui contrariés. « Nous avons deux sujets majeurs à traiter autour des gares du Grand Paris Express: les interconnexions avec le réseau existant d’une part, l’intermodalité au sens large d’autre part », résume Philippe Yvin, président de la SGP.

Au-delà de leur valeur d’usage, ces nouvelles mobilités vont contribuer à façonner les espaces publics en devenir autour des stations du Grand Paris Express. « Dans la période de mutation que nous traversons, il est bien difficile de prévoir quelle sera la mobilité en 2030, remarque Stéphane Beaudet, vice-président du Conseil régional d’Île-de-France en charge des transports. On s’interroge sur le devenir du transport massifié, sur la place du véhicule intelligent et autonome… Le Grand Paris Express et le prolongement d’Eole nous obligent à construire 70 projets innovants aux stations d’interconnexion. » Les expérimentations devraient démarrer dès le mois de septembre et se poursuivre sur six mois. Après évaluation, les solutions les plus pertinentes déboucheront sur des projets pilotes.

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Auteur

  • Sandrine Garnier
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