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Nouveau Tourismo RHD: Mercedes renouvelle son best-seller

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Nouveau Tourismo RHD: Mercedes renouvelle son best-seller

Crédit photo Loïc Fieux

Le nouveau Tourismo RHD rompt avec son prédécesseur puisqu’il n’en reprend pas l’ossature autoporteuse et adopte celle lancée avec les Setra série 500. La raison de cette évolution est la mise en conformité du véhicule avec la nouvelle norme ECE R66.02 relative à l’espace de survie des passagers en cas de retournement. Coût d’exploitation en baisse, sécurité et confort en hausse, le n° 1 européen s’est armé pour rester leader de sa catégorie.

Le Tourismo RHD a été lancé en 1994 et refondu en 2006. C’est donc maintenant sa troisième génération qui s’installe sur le marché après un développement dans lequel le constructeur a investi 400 millions d’euros. Au cours des deux décennies passées, quelque 26 000 Tourismo ont été vendus dans 50 pays avec un sprint final remarquable pour la deuxième génération dont 2 097 exemplaires ont été vendus en 2016, sa dernière année pleine. En effet, l’« ancien » Tourismo RHD s’effacera en novembre prochain, de même que le Travego RHD, tous deux remplacés par le nouveau Tourismo RHD.

Esprit de famille

Assemblé par MB Türk à Esenyurt (Istanbul, Turquie), le nouveau Tourismo reprend sans surprise l’architecture développée pour la série 500 de Setra, difficile d’améliorer encore. On reconnaît par ailleurs les feux arrière à diodes du Citaro et les blocs optiques avant de l’Actros (avec ampoules H7 en série, ou bi-xénon en option). Cette mutualisation diminue les coûts et favorise la disponibilité des pièces.

La polyvalence, Graal des transporteurs

Disposer d’un même type de véhicule pour assurer de façon satisfaisante tous les services, de la navette au grand tourisme en passant par la ligne, tel est le souhait de nombreux exploitants. Rechercher ce but, c’est bien sûr faire des compromis, donc agir au détriment de certaines des ambitions exprimées. Il n’en reste pas moins que Mercedes martèle que son nouveau Tourismo est polyvalent. Qu’on se le dise. Sans doute faut-il comprendre qu’au sein de la famille Tourismo, la diversité des configurations permet de couvrir un large spectre d’utilisations, de la ligne (Tourismo RH) au grand tourisme (Tourismo RHD avec équipements optionnels).

Design: entretenir la filiation

Mercedes souhaite ostensiblement entretenir une filiation esthétique entre les générations 2006 et 2017 du Tourismo. Pourquoi? Parce qu’on ne casse pas une équipe qui gagne. Bien que le véhicule ait changé d’ossature, on y retrouve la signature esthétique de la lunette arrière trapézoïdale (présente depuis 2006 sur le Tourismo) et une face avant qui évolue dans la continuité depuis la génération précédente. La calandre accentue son sourire, couleur caisse, éventuellement rehaussé de chromes optionnels. Ainsi, à la discrète rupture technique qu’est le changement d’ossature répond une volonté de maintien de l’allure générale extérieure.

Dans le détail, les feux de gabarit intégrés au pare-brise semblent indiquer que celui-ci est partagé avec la série 500 Setra. Au-dessus du pare-brise la curieuse découpe en V correspond au support du troisième essuie-glace dont disposent les cars extra-hauts SHD peu représentés en Europe occidentale.

En standard, les vitres latérales ont une transparence de 56 %, mais elle peut être réduite jusqu’à 10 % sur demande. En toiture, le dispositif de climatisation, qui porte la hauteur à près de 3,68 m, peut être masqué par des caches latéraux.

Design intérieur

Parmi les nouveautés du côté des passagers, on remarque l’éclairage à LED de l’allée centrale dont la lumière paraît froide. Les nouveaux sièges Softline avec rembourrage supplémentaire s’insèrent dans la gamme entre les Travel Star Eco montés en standard et les Luxline.

Disponibles en option, les prises de courant 5 V (USB) ou 230 V sont toujours montées sur les panneaux latéraux. La connexion Internet par 4G est distribuée à bord en Wifi par un routeur optionnel (Coach MediaRouter). À l’avant et au niveau de la porte centrale se trouvent des écrans de 19 pouces.

Placée derrière la porte centrale, la nouvelle kitchenette optionnelle peut être configurée avec une cafetière pour 60 tasses, une bouilloire pour l’eau du thé, une machine à expresso, un réchaud, un four à micro-ondes, un réfrigérateur ou un placard à provisions. Sous l’emplacement de la kitchenette, un volume accessible après ouverture d’un volet roulant sur le côté de l’escalier arrière peut être utilisé pour des rangements ou pour l’installation d’une couchette. Une plateforme élévatrice pour fauteuil roulant est par ailleurs disponible en option.

Le pavillon est normalement habillé d’un ton grège, mais un gris foncé ou d’autres couleurs sont possibles sur demande. En cas de pluie, les trappes de toit se ferment automatiquement.

Le plancher de l’allée centrale est à 1 370 mm au-dessus de la chaussée, les sièges étant placés sur des rehausses latérales de 150 mm. Vers l’avant, les racks à bagages sont terminés par deux coffres latéraux verrouillables.

Confort thermique

Conformément à l’usage, le chauffeur et les passagers disposent de climatisations et de chauffages séparés. Un effort particulier a été consenti afin d’obtenir une température homogène côté passagers.

La puissance du climatiseur en toiture varie de 32 à 39 kW selon la longueur du véhicule et les particularités d’exploitation. Afin de réduire la consommation, un système optionnel de coupure désactive les cylindres du compresseur de climatisation. Par ailleurs, un nouveau système de détection d’humidité accroît la sensation de bien-être.

Le chauffage est confié à des convecteurs, éventuellement complétés par un chauffage fonctionnant au gazole. Le dispositif a été validé en chambre froide à -20 °C.

Poste de conduite

Parce que le matériel doit aider l’autocariste à trouver et à garder les bons chauffeurs, le conducteur du nouveau Tourismo RHD n’a pas été oublié et il dispose désormais d’un pédalier suspendu (encore un emprunt à la série 500 Setra!). Son siège est un Grammer MSG 90.6 ou Isringhausen 6860/875 NTS2. En option, il est chauffant, et surtout pivotant afin de réduire l’usure des flancs au fil des accès répétés.

Le Tourismo RHD se distingue en proposant deux postes de conduite au choix. Tous deux se fondent sur la nouvelle plate-forme électronique BE2. Le poste de conduite Basic Plus permet l’intégration d’un matériel d’encaissement et de ticketing pour une utilisation occasionnelle en service de ligne. La version Comfort Plus est plus statutaire et se signale par un insert « en chute d’eau », par une glacière plus grande et par l’intégration du Coach Multimedia System (CMS) qui réunit l’ensemble des systèmes électroniques de divertissement. Les Tourismo avec volant à droite ne sont proposés qu’avec un seul type de poste de conduite qui combine les caractéristiques du Basic Plus et du Comfort Plus.

Dimensions

Depuis la génération précédente, la longueur a été augmentée de 130 mm à l’avant, au bénéfice des marches d’accès, et de 15 mm à l’arrière, au profit de l’aérodynamisme. Le volume des soutes progresse timidement, le gain correspondant au volume du coffre d’une Mercedes Classe A.

L’encombrement du bloc-moteur et de ses périphériques exclut l’installation d’une porte à l’arrière. La seconde porte est donc toujours en position centrale.

Le Tourismo RHD est disponible en trois longueurs, 12, 13 ou 14 m. Le car de 14 m (Tourismo L) est obligatoirement sur trois essieux alors que celui de 13 m laisse le choix entre deux essieux (Tourismo M/2) ou trois essieux (Tourismo M/3).

En raison des coûts induits par le troisième essieu tant à l’achat et aux péages qu’en pneumatiques et en consommation, les exploitants français sont peu enclins à acquérir un véhicule à trois essieux, il y a toutefois une petite exception régionale en Alsace.

Aérodynamisme record

Facteur d’économie, l’aérodynamisme a été optimisé afin de réduire le Cx à 0,33, valeur remarquable dans la catégorie. La mesure la plus spectaculaire est l’abaissement des suspensions de 2 cm au-delà de 95 km/h, comme sur la série 500 de Setra. Ceci réduit les turbulences sous le véhicule qui retrouve sa hauteur normale par rapport à la chaussée quand la vitesse descend au-dessous de 70 km/h. Le carénage du soubassement avant contribue à l’exploitation aérodynamique de l’abaissement de la caisse à grande vitesse.

Les bras des rétroviseurs sont, en option, rabattables électriquement. Ils sont surtout aérodynamiques. Toutes les aspérités et décrochements de surfaces ont été évités, par exemple où se situent les affleurements des portes et de la vitre du conducteur. D’autre part, les rayons ont été augmentés au niveau des courbes de raccordement entre les faces du véhicule.

Réduire les coûts

Ce n’est pas par une mesure-massue, mais plutôt par des améliorations tous azimuts qu’une réduction significative du coût total de possession (TCO) est obtenue. Complétant l’aérodynamisme, un allégement de 200 kg a été réalisé, à équipement égal, grâce à la nouvelle ossature dont il faut rappeler qu’elle est plus sûre que la précédente en cas de renversement. Le climatiseur participe également à la réduction de la masse.

Mercedes annonce une consommation de carburant en baisse de 7 % par rapport à la génération précédente. Ceci est dû, entre autres, à l’adoption de la version optimisée du moteur OM470 (pack Efficience) présentée à l’automne 2016 sur les camions de la marque. Ces 7 % représentent 1 500 à 2 000 l/an à raison de 100 000 km/an.

Afin d’améliorer son style de conduite, notamment en matière d’anticipation, le chauffeur dispose de l’Eco Driver Feedback. Autre facteur déterminant pour l’économie, le régulateur prédictif PPC pilote la chaîne cinématique selon le profil de l’itinéraire.

Côté entretien, l’intervalle entre vidanges peut atteindre 120 000 km. En cas de problème, le système Fleetboard Bus (plateforme télématique TP4) communique au point de service le plus proche la position du véhicule ainsi que toutes les informations de télédiagnostic afin d’accélérer la remise à la route. En fin de cycle de possession, la réduction du TCO dépend de la valeur résiduelle et, sur ce point, le Tourismo profite d’une position enviable sur le marché de l’occasion.

Puissances: un choix élargi

Dans le cas général, le moteur reste le six-cylindres en ligne OM470 de 10,7 l. Sa consommation revue à la baisse est le résultat de modifications au niveau de l’EGR et du turbo, sans oublier l’augmentation du taux de compression et celles des pressions dans la rampe commune et aux injecteurs.

Les trois puissances déjà connues (360, 394 ou 428 ch) restent proposées. Elles sont désormais coiffées par le nouveau réglage de l’OM470 à 456 ch/2 200 Nm, un niveau de performances qui n’était auparavant accessible qu’aux moteurs de la classe 13 litres comme l’OM471. Pour les applications peu exigeantes en puissance ou à faibles kilométrages, par exemple les navettes, le Tourismo RHD peut désormais recevoir le six-cylindres en ligne OM936 de 7,7 l développant 354 ch grâce à une suralimentation bi-étagée. Ce bloc n’est pas un inconnu. Il équipe déjà le Tourismo K Compact, l’Intouro et le Citaro G.

Le réservoir de 480 l complété par 40 l d’AdBlue assure une autonomie de l’ordre de 2 000 km avec plein d’AdBlue à l’occasion d’un plein de gazole sur deux.

Une boîte de vitesses manuelle à six rapports est livrée en standard, mais il serait dommage de se priver de la boîte automatisée Powershift à huit rapports, disponible avec tous les moteurs, y compris le petit OM936. Depuis 2011, Mercedes généralise progressivement la commande de la boîte automatisée et celle du ralentisseur secondaire à eau (SWR fourni par Voith) par un commodo placé sous le volant, côté droit. Ceci permet de garder les deux mains fermement sur le volant. Quant au pont, il s’agit du RO440 Mercedes.

Sécurité

Plus performant que l’AEBS obligatoire, l’ABA3 optionnel dispose de fonctions étendues, aptes à déclencher un freinage d’urgence plus tôt. La présence de l’ABA3 peut surprendre tandis que Mercedes a lancé l’ABA4 sur ses camions au cours de l’hiver dernier. Cela s’explique par la nécessité de figer les caractéristiques d’un véhicule à un certain stade de développement afin de pouvoir lancer son industrialisation. Ceci dit, l’ABA4 arrivera prochainement sur les cars Mercedes, mais il ne serait pas surprenant qu’il soit d’abord introduit sur les Setra série 500, et pourquoi pas sur le S531DT attendu cet été.

Naturellement, on retrouve sur le Tourismo les moyens de sécurité passive et active de Mercedes, par exemple le Front Collision Guard qui, non seulement réduit les risques d’encastrement d’un véhicule léger sous le car, mais provoque également un recul vital du siège du conducteur en cas de violent choc frontal. Parmi les nouveautés, on note l’arrivée de l’Attention Assist qui alerte le conducteur en cas de baisse de vigilance.

La force du groupe

Les volumes de production des cars sont relativement faibles si on les compare à ceux des camions et des automobiles. Pour eux, cela rend d’autant plus intéressante la mutualisation des développements au sein d’un grand groupe.

L’intégration d’une chaîne cinématique elle-même conçue au sein du groupe et celle des systèmes de sécurité partagés avec d’autres véhicules lourds dudit groupe sont des atouts. À cela s’ajoutent les services de télédiagnostic et la maintenance assurée par les 650 points de service Omniplus. Bref, il est aujourd’hui plus facile de réaliser un car économe et sûr quand il profite de synergies industrielles.

De nouveaux Tourismo en approche

Véhicule « cœur de marché », le Tourismo RHD est le premier de sa famille à franchir le cap de la troisième génération Tourismo. Au cours des deux années à venir, il sera suivi par le Tourismo RH (plancher intermédiaire) et par le Tourismo K (midicar de 10 m). Ces nouveaux Tourismo intégreront progressivement de nouveaux services de plus en plus connectés et s’ouvriront à la conduite semi-autonome selon ce que permettra l’évolution du cadre réglementaire.

Pourquoi RHD?

RHD signifie Reise Hochdeck, c’est-à-dire « voyage, plancher haut », ce que l’on traduira par « car de tourisme à plancher surélevé ». La hauteur du plancher déterminant le volume des soutes, il existe aussi chez Mercedes des cars SHD « Super Hochdecker » avec de très grandes soutes.

D’une génération à l’autre

C’est en 1994 que Mercedes lance l’O350 Tourismo RHD. Construit en Turquie, il est conçu afin de se montrer rentable pour son exploitant. Cet objectif sera atteint au point de faire de l’ombre au prestigieux O404 introduit en 1992 et dont le Tourismo reprend certaines caractéristiques (essieu avant multibras, freins à disques sur toutes les roues et poste de conduite). Équipé initialement d’un V8 de 381 ch, l’O350 Tourismo RHD fut le premier car Mercedes à porter un nom. En 1999, le code développement (O350) disparaît du sigle, ce qui contribue à imposer le nom Tourismo. La même année, l’O404 est remplacé par le Travego après une courte carrière.

À l’automne 2006, une refonte de la gamme Tourismo RHD est l’occasion d’introduire trois longueurs, de 12,10 à 14 m ainsi que la silhouette à trois essieux alors que l’O350 Tourismo RHD n’était à ses débuts proposé qu’en version 12 m sur deux essieux. C’est également l’occasion de passer aux moteurs Euro IV avec l’adoption d’un six-cylindres en ligne de 428 ch. À partir de 2009, la boîte automatisée Powershift à 8 rapports est proposée sur le Tourismo. Après l’arrivée du Tourismo RH en 2009, la gamme s’étoffe en 2013 avec le midicar Tourismo K (10,30 m). Au cours de la même année, les motorisations Euro VI (OM470) arrivent à bord du Tourismo. Enfin, en 2017, le Tourismo mue une nouvelle fois avec l’arrivée de sa troisième génération qui reprend largement les apports de la série 500 Setra.

Et avec le volant à droite?

Les Tourismo RHD avec conduite à droite ne sont proposés qu’avec un seul poste de conduite qui combine les caractéristiques du Basic Plus (possibilité d’intégration d’un système de ticketing) et du Comfort Plus. Au niveau de la chaîne cinématique, ces Tourismo sont disponibles avec la boîte à convertisseur de couple ZF Ecolife. Celle-ci ne fait habituellement l’objet d’aucune demande sur les Tourismo continentaux.

Le TCP en Europe

En Europe, le transport en commun de personnes (TCP), représente 61 000 entreprises exploitantes et 820 000 véhicules, soit près de 14 véhicules en moyenne par entreprise. On assiste actuellement à un développement du marché européen des autocars de tourisme. La compétition est donc réelle entre les constructeurs.

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Auteur

  • Loïc Fieux
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