Les immatriculations d’autobus et d’autocar ont accusé un recul de 20 % sur les cinq premiers mois de l’année. Seul le segment du tourisme offre de la résistance, alors que l’interurbain sombre. Dans l’urbain, les véhicules à propulsion gaz s’envolent. Le point sur ces premiers mois pleins de contrastes.
Pas de retour en grâce pour les ventes de bus et car. Après une année 2016 en régression de 10 % – faisant suite il est vrai à une année 2015 euphorique –, les indicateurs sont tous orientés à la baisse. « C’est la première fois que l’on présente des reculs aussi forts, ils étaient attendus, mais pas dans des proportions pareilles », a commenté Thierry Archambault, président-délégué de la Syndicale internationale de l’automobile et du motocycle (CSIAM) lors de son point à mi-année qui s’est tenu le 8 juin dernier à Paris. De fait, de janvier à mai 2017, les immatriculations reculent de 20,2 % par rapport à la même période un an plus tôt. Sur les cinq premiers mois de l’année, il a été immatriculé 2 021 véhicules, dont 477 bus (en recul de 15,3 %) et 1 544 cars (avec un fort recul de 21,6 %).
« Ces reculs font suite à plusieurs années de hausses consécutives. Ils sont le résultat de la fin des mises à niveau des parcs aux normes (ceinture et euro 6) et de la fin des effets de la loi Macron sur les ventes de cars. S’y ajoutent l’attentisme né des élections présidentielle et législatives et le fait que les véhicules sont gardés plus longtemps par mesures d’économies », souligne Christian Giraudon, directeur des ventes d’Otokar et chargé de la commission bus et autocar au sein de la CSIAM. « L’année 2017 sera, en volume, inférieure à 2016 et devrait s’établir autour de 5 500/6 000 immatriculations bus et cars (et minicars), c’est le niveau actuel du marché et cela restera une bonne année », souligne-t-il. Pour mémoire, 6 593 véhicules avaient été immatriculés en 2016 (tous segments confondus).
Lorsque l’on regarde le détail des immatriculations, d’après l’analyse des chiffres des AAA – la base de données de l’industrie automobile française – et portant cette fois-ci sur les quatre premiers mois, de janvier à avril, on observe les évolutions suivantes selon les marchés.
Ce marché régresse de 11,8 % sur les quatre premiers mois de l’année 2017, avec 344 immatriculations contre 390 l’an passé sur la même période. Rappelons que sur la totalité de l’année 2016 ce secteur avait régressé de 23 %, subissant le contrecoup d’un fort investissement de la RATP en 2015. Les grands comptes avaient également moins investi. On notera que la part des autobus à énergies alternatives (hybrides, GNV et électriques) représente 53 % du segment urbain (cf. Les énergies alternatives toujours prédominantes dans l’urbain).
C’est la plus forte baisse. Les immatriculations ont chuté de 31,9 % sur ce marché, avec 464 unités sur les quatre premiers mois de 2017 contre 681 l’an passé sur la même période. Sur la totalité de l’année 2016, ce secteur avait déjà reculé de 9 %, en souffrant d’une raréfaction des appels d’offres, notamment à cause de la restructuration départements/régions qui avait conduit à une baisse des besoins globaux. Une part non négligeable des immatriculations s’effectuant sur la période de juillet à septembre, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur ce segment.
Ce secteur offre le plus de résistance et ne concède qu’une très légère de perte de 1,2 %, soit 648 immatriculations de janvier à avril 2017 contre 656 en 2016. L’an passé, ce secteur avait progressé de 7 %, dopé pour partie par l’effet Macron. Ne s’agirait-il que « d’un feu de paille », comme le laissent entendre certains observateurs présents à la conférence du CSIAM? Les premiers renouvellements des cars SLO, qui interviendront en 2018, permettront de le vérifier.
Ce segment connaît une baisse plus franche de 24,6 %, avec 260 unités contre 345 de janvier à avril 2016. L’an passé, ce marché avait reculé de 11,5 %.
Sur les quatre premiers mois de 2017, la part des autobus à énergies alternatives (hybrides, GNV et électriques) représente 53 % du segment urbain, soit la même proportion qu’en 2016. Première observation, la propulsion gaz s’envole. Ainsi, il s’est immatriculé 80 autobus roulant au gaz de janvier à avril 2017 contre 55 un an plus tôt, soit une hausse de 45 %. Dans le même temps, l’immatriculation des véhicules hybrides et électriques a reculé de 40 %, passant de 174 unités à 104. Faut-il voir un attrait des collectivités pour les solutions moins onéreuses et plus faciles à mettre en place? Il sera intéressant de surveiller cette tendance. Autre point notable, les immatriculations de véhicules roulant au diesel restent stables, avec 160 unités contre 162 en 2016.
