Le retour à la semaine de quatre jours proposé par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, pourrait créer des difficultés dans l’organisation des services de transports scolaires.
Le décret autorisant le retour à la semaine de quatre jours a été voté le 21 juin en comité technique ministériel. Cette évolution ne pourra se faire que sur la base du volontariat, les maires devant transmettre leur demande aux directions académiques des services de l’Éducation nationale avant le 5 juillet. En cas de réponse positive, la semaine de quatre jours devra se mettre en place à partir de la rentrée de septembre. Cette disposition inquiète les transporteurs. « Nous regrettons une décision prise sans concertation, et sans évaluation sérieuse. Il n’est d’ailleurs jamais fait mention du transport à l’occasion des modifications des rythmes scolaires », souligne Christophe Trebosc, secrétaire général de l’Association nationale pour les transports éducatifs de l’enseignement public (Anateep). Il est pourtant clair que ce genre de décision peut avoir des conséquences sur l’emploi dans certains territoires.
Cette nouvelle évolution survient de surcroît en pleine application de la réforme territoriale voulue par la loi Notre, qui fait passer le transport scolaire de la compétence départementale à la compétence régionale. Dans un environnement déjà complexe, les professionnels déplorent ce nouveau bouleversement. « On imagine mal comment les techniciens des collectivités concernées vont pouvoir mettre en place de nouveaux circuits en moins de six semaines », poursuit Christophe Trebosc. Et pour les transporteurs qui combinent parfois des circuits mixtes sur des écoles primaires et des collèges, le déroulement des services devra être revu dans l’urgence. Face à cette situation, Michel Neugnot, vice-président de la région Bourgogne Franche-Comté en charge des transports et président de la commission transport et mobilité de l’association Régions de France, a adressé le 8 juin une lettre au ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avec copie à la ministre des Transports, Élisabeth Borne. À ce jour, cette lettre est restée sans réponse.
