La Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), exploitant du réseau de la capitale alsacienne, s’engage à accroître son niveau de performance de façon à maîtriser les dépenses de la collectivité. L’objectif est de préparer le renouvellement de la concession, qui se termine au 31 décembre 2019, et d’éviter de mener une procédure d’appel d’offres.
Avec ses 65 kilomètres de lignes de tram et 320 kilomètres de lignes de bus, le réseau urbain strasbourgeois fait figure de modèle du genre. En 2015, la CTS affichait près de 18 millions de kilomètres parcourus, et 120 millions de voyages. À 44,5 % en 2016, le taux de couverture des recettes sur les dépenses d’exploitation place le réseau en deuxième position des réseaux de province, derrière Lyon (49 %). Que demander de plus? Ne pas s’endormir sur ses lauriers, répondent les responsables de l’Eurométropole de Strasbourg, l’autorité organisatrice. L’optimisation, déjà au cœur du projet d’entreprise 2014-2018, n’est pas une nouveauté. Mais la signature du contrat de performance entre Jean-Philippe Lally, directeur général de la CTS, et Alain Fontanel, vice-président de l’Eurométropole, vient conforter ces orientations.
Un audit réalisé en 2016 a déterminé des gisements d’économies, chiffrés à 6 millions d’euros sur une base annuelle. Un million d’euros peuvent être obtenus par une amélioration de la vitesse commerciale des bus, grâce à des aménagements de voiries réalisés par la collectivité. Reste 5 millions d’euros à récupérer par des efforts de productivité, essentiellement sur l’exploitation des lignes de deuxième couronne. « Avec nos bus urbains et nos conducteurs sous convention collective UTP, nous ne sommes pas les plus efficaces sur ces lignes. La CTS va donc sous-traiter une partie de ces dessertes à des transporteurs qui fonctionnent sous convention FNTV. » Une perspective qui a poussé les organisations syndicales à lancer une grève, le 21 juin. Face aux craintes de démantèlement de l’offre, Jean-Philippe Lally rassure: « Il n’est ni possible ni envisageable de sous-traiter le réseau structurant ou les lignes de centre-ville. »
Ces décisions impliquent la disparition d’une centaine de postes de conducteurs, sur un total de 950. Mais, parallèlement, les projets d’extension du réseau se poursuivent: prolongement des lignes de tram vers le nord et l’ouest, liaison entre la gare et le quartier des institutions européennes… « Ces développements vont générer de nouveaux besoins de conducteurs. Il n’y aura donc pas de licenciements économiques », affirme Jean-Philippe Lally. L’effectif total de la CTS atteint 1 500 salariés, pour une masse salariale de 70 millions d’euros par an.
Outre la sous-traitance d’une partie des lignes routières, la CTS va optimiser ses processus de maintenance, et réorienter sa politique de lutte contre la fraude, en redéployant une partie des équipes affectées à la prévention. Ce plan d’économies jette les bases du futur contrat de concession. L’Eurométropole souhaite conserver le principe de gestion in-house, en garantissant la bonne utilisation de l’argent public. « En contrepartie des efforts fournis par la CTS, l’Eurométropole devrait pérenniser le modèle de la société d’économie mixte », explique Jean-Philippe Lally. Le niveau de contribution de la collectivité, qui s’élevait à 120 millions d’euros en 2009, a reculé à 110 millions en 2016, malgré cinq extensions de tram et la création d’une ligne de BHNS.
