Le BHNS Aixpress sera l’un des cinq projets phares de la Cité du roi René lors des trois prochaines années. Maryse Joissains-Masini, maire d’Aix-en-Provence, a accueilli le 6 juin 2017 la présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône afin de lui présenter les grands projets d’infrastructures de transport auxquels la collectivité abondera.
Rendez-vous était donné le 6 juin 2017 sur le pôle d’échanges multimodal du Krypton, par Maryse Joissains-Masini, maire d’Aix-en-Provence, à Martine Vassal, présidente de territoire du conseil départemental des Bouches-du-Rhône pour découvrir en autocar les chantiers des transports de la commune cofinancés par la collectivité et destinés à favoriser l’accessibilité. « La mobilité a été difficile à imposer aux Aixois, peu enclins à voir arriver le BHNS, tacle Maryse Joissains-Masini. Nous sommes en phase transactionnelle avec les commerçants. Nous avions les moyens de mener à bien nos projets avec la Communauté du Pays d’Aix, en nous passant de la Métropole mais pas du Département. » La présidente du conseil du Pays d’Aix a toujours été farouchement opposée à la construction métropolitaine. À ce titre, l’élue n’a pas manqué d’interpeller Jean-Pierre Serrus, vice-président de la métropole d’Aix-Marseille Provence en charge de la mobilité, des déplacements et des transports. « Je compte sur toi, tu m’as assuré que nous aurons les moyens de nos ambitions », lui a lancé l’ancienne avocate. Une métropole Aix-Marseille Provence qui pourtant contribue largement (59,60 M€) à l’arrivée de la première ligne BHNS, évaluée à 62,20 M€ HT! La contribution du Département se résumant sur ce chantier au financement des études (750 000 €).
La future ligne BHNS, baptisée Aixpress, fait partie des cinq chantiers prioritaires décidés par le conseil départemental et faisant l’objet d’un financement de 36 M€ en 2017. À la mise en service de l’Aixpress en septembre 2019, 15 000 voyageurs devraient emprunter chaque jour la ligne qui reliera le quartier de Saint-Mitre au Krypton sur un tracé de 7,2 kilomètres (dont 86 % en site propre). Aix continue de compléter les équipements autour de ce parc relais afin d’améliorer les conditions de circulation et de stationnement à l’entrée sud d’Aix-en-Provence. Après avoir aménagé, fin 2016, une gare routière et une passerelle permettant aux bus, vélos et piétons de franchir l’autoroute A8, un pont routier (Guiramande) sera également livré au deuxième semestre 2019 pour relier le pôle d’échange du Krypton au campus universitaire.
En juillet 2017, les premiers coups de pioche seront donnés sur l’avenue Mouret, une des principales artères sur laquelle débouche l’A51, portant sur l’aménagement de deux couloirs de bus. La commune, qui a fait le choix d’un matériel roulant électrique, annonce un bus toutes les sept minutes en heure de pointe et une économie de temps de 35 % sur le parcours. Une deuxième ligne Aixpress verra le jour en 2021 reliant Aix centre à Plan-d’Aillane et la Duranne, via la RD9. Cette future ligne reliera la zone économique vitrollaise Cap Horizon et le Technoparc des Florides Henri-Fabre, dédié à la filière aéronautique et qui pèche par l’insuffisance de sa desserte en transports collectifs. Ce premier BHNS sera complété par la construction de deux bretelles de raccordement. La première, réservée aux transports en commun, sera aménagée entre la RD9 et l’A51 en direction d’Aix. La deuxième sera une bretelle de sortie depuis l’A51 vers le chemin des Piboules. Deux parkings relais sont également programmés. Le premier parking enterré de 600 places sera construit à l’ouest de la ville (Jas-de-Bouffan) et connecté au BHNS. Le deuxième sera aménagé en 2020 sur la zone dite de Barida (500 places) adossée à une future ZAC. La commune prévoit également la construction de près d’un kilomètre de couloir de bus entre le parking relais Malacrida et le centre-ville.
Depuis 2016, la commune d’Aix a mis en place un dispositif de voie dédiée aux autocars sur 3 km avec contrôle d’accès afin de contourner les bouchons sur l’A51 entre la Duranne et Aix, un axe particulièrement saturé en fin de journée. Ce dispositif ferait gagner 12 minutes aux cent autocars circulant le soir. Quelque 52 000 véhicules transitent chaque jour entre Marseille et Aix.
Près de 12 M€ vont être investis par l’Europe (Feder), l’État, la Région, le Département et la Métropole dans de nouveaux aménagements autour de la gare ferroviaire de Gardanne. La gare routière sera élargie avec neuf quais voyageurs dont un quai pour les cars de 15 mètres devant le bâtiment. Un dépose-minute, deux emplacements taxis et un local chauffeur seront réalisés dans le parking, lui-même voué à doubler de capacité avec la création de 350 places sur deux niveaux. Les vélos ne seront pas oubliés avec 56 emplacements et 8 bornes de rechargement pour les vélos électriques. « Actuellement, seuls 7 à 8 % des voyageurs partent ou viennent de la gare en transport en commun. C’est peu », souligne Roger Mei, maire de Gardanne. Les travaux devraient débuter fin 2017 pour s’achever au premier semestre 2019.
60 millions d’euros seront investis chaque année par le conseil départemental des Bouches-du-Rhône dans les infrastructures de transport jusqu’en 2020. Si la collectivité a perdu sa compétence transport dans le cadre de la loi Notre, elle entend contribuer à l’amélioration de la mobilité dans le département en finançant les infrastructures (routes, ponts, parkings…).
« Nous avons perdu la compétence transport, mais le Département continue d’être sollicité pour les financements, a indiqué la présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal. J’ai engagé la discussion avec l’État, la Région et la Métropole afin que nous puissions trouver les solutions les meilleures et les plus rapides pour attirer les entreprises. C’est pour cela que nous avons élaboré le plan départemental pour les transports. Nous avons aussitôt décidé de consacrer 60 millions par an, pendant cinq ans, soit 300 millions, au co-financement de toutes les opérations qui nous apparaissent indispensables. L’État devrait faire connaître sa participation financière à l’ensemble des mesures inscrites dans l’agenda de la mobilité métropolitaine évaluées à 1,3 milliard d’euros. »
