En conjuguant mobilité et énergie, l’énergéticien se positionne sur les services liés à la smart city. Grâce à son propre département recherche et développement ou par croissance externe, Engie complète son offre sur l’ensemble des maillons de la chaîne, en France comme à l’international.
Présent au congrès européen des Systèmes de transport intelligents (ITS) à Strasbourg, Engie faisait la démonstration d’un service d’autopartage électrique connecté à son outil de gestion des flux déclenchant la priorité aux feux de signalisation… lui-même adapté directement d’un produit développé pour les transports publics. Les bornes de charge peuvent être alimentées par un système de smart charging signé Engie, permettant d’optimiser la fourniture d’énergie. Et il est même possible de coupler cette solution de mobilité avec la gestion du stationnement, en réservant des emplacements aux véhicules en autopartage. Deux ans après la transformation de GDF Suez en Engie, l’opérateur s’affirme de plus en plus comme un acteur global de la smart city, où l’énergie joue un rôle clé. « Dans l’avenir, les collectivités auront à rendre des arbitrages en matière d’énergie et de mobilité, il y a donc un horizon qui s’ouvre pour Engie », déclarait Mathias Lelièvre, directeur de la mobilité verte chez Engie, à l’occasion d’une conférence organisée le 10 mai à Paris.
L’énergéticien se positionne clairement comme un apporteur de solutions de mobilité au sens large: carburants alternatifs au diesel, information voyageur, gestion de flotte de bus ou de tramway, planification urbaine, ITS… tous les domaines sont potentiellement concernés. « Nous misons sur une mobilité électrique, autonome, et partagée, avec des enjeux forts autour de la qualité de l’air et de la lutte contre la congestion urbaine », développe Mathias Lelièvre. Actuellement, Engie compte 150 réseaux de transport parmi ses clients, dans le monde entier. À commencer par Paris, où Engie fournit à la RATP le service d’information voyageur à bord des bus ainsi qu’aux arrêts, la signalisation ferroviaire, et le réseau interne de communication. L’énergéticien assiste également la RATP dans le déploiement de sa flotte de bus au GNV et, plus particulièrement, dans la fourniture de biométhane, qui alimentera 20 % des bus en 2025.
Au Brésil, Rio de Janeiro s’est équipée d’un système de gestion du trafic automobile développé par Engie, basé sur des caméras, capteurs, liaisons radio, et contrôle des feux de signalisation. L’entreprise aide aussi la ville d’Edimbourg à renforcer l’attractivité de son réseau de bus, et Bruxelles à sortir du tout-voiture.
Des services développés en propre, mais aussi par croissance externe: rachat du spécialiste hollandais des bornes de charge EV-Box en mars, puis en mai du Suédois Icomera, fournisseur de solutions de communication embarquée… Peu à peu, Engie renforce sa stratégie dans la mobilité, via sa division Engie Ineo. « Nos clients sont multiples: les donneurs d’ordre, bien sûr, à commencer par les autorités responsables de transport, comme les régions et agglomérations, mais aussi les opérateurs des réseaux privés et publics, sans oublier les passagers », déclare Baudoin Huon, responsable du marché transport au sein d’Engie Ineo. L’entreprise figure déjà parmi les principaux fournisseurs de systèmes d’aide à l’exploitation et à l’information voyageurs (SAEIV).
Les Pays-Bas font partie de l’Alliance internationale des Zero Emission Véhicules (ZEV Alliance), laquelle rassemble neuf États nord-américains et quatre pays européens (Allemagne, Norvège, Pays-Bas et Royaume-Uni), qui se sont engagés à faire circuler 100 % de véhicules propres en 2050. Le pays, où les immatriculations de véhicules atteignent près de 10 % du total, compte déjà trois voitures par borne de charge. Rotterdam et Utrecht interdisent la circulation des diesels antérieurs à 2001, et Amsterdam s’apprête à bannir les véhicules thermiques à partir du 1er janvier 2018. Rotterdam, qui s’est fixé pour objectif de réduire de 20 % sa consommation d’énergie d’ici à 2025, a confié à Engie et EV-Box l’installation et l’entretien d’un premier réseau de 1000 bornes de charges en 2014, complété par 1 800 bornes supplémentaires, qui seront installées entre 2016 et 2020.
Mis en service en 2012, le tramway de Dijon a fait l’objet d’un contrat de concession signé entre l’agglomération et Ineo, filiale d’Engie. Il porte sur la conception, la construction, la maintenance et le financement pendant 26 ans de l’ensemble des équipements électriques et systèmes de commande ainsi que sur la gestion de l’approvisionnement en énergie. Plus de 6 200 modules photovoltaïques ont été installés sur les toits et les ombrières du centre de maintenance des tramways et bus. Ineo s’est engagé également à sécuriser l’approvisionnement en électricité du tramway au meilleur coût.
Créée en 1999, Icomera est spécialisée dans le développement de solutions de communication embarquées multiservices destinées aux voyageurs et aux opérateurs de transport, particulièrement en matière de connexion wifi. Avec 150 collaborateurs dans le monde, Icomera est aujourd’hui le premier fournisseur mondial de wifi dans les transports publics, dans plus de 40 pays. Son siège social est situé à Göteborg (Suède); ses principales filiales se trouvent aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France.
L’installation du wifi permet le développement de services numériques tant pour les passagers que pour les exploitants. Icomera apporte notamment les équipements physiques de connexion wifi à bord des véhicules et une plate-forme numérique ouverte présentant un fort potentiel d’offres de services. « Les utilisateurs sont de trois types: le véhicule lui-même, l’opérateur qui va dialoguer en mode montant ou descendant, et les passagers qui auront accès au wifi pendant leur trajet. Les équipements peuvent s’adapter à des véhicules neufs ou à du matériel existant », détaille Baudoin Huon. L’entreprise accompagne ainsi l’évolution rapide des bus, tramways, métros et trains vers un matériel plus digital, intelligent et connecté. « Dans le cas du développement du bus électrique, poursuit-il, les solutions Icomera permettent d’utiliser une seule plate-forme de communication pour tous les sous-systèmes d’échanges d’informations présents dans le véhicule, comme la billettique ou le SAEIV. Avec l’avantage de réduire les câblages nécessaires, et donc le poids à transporter, ce qui accroît l’autonomie. »
