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Énergie verte

B.E. Green: l’autocar électrique devient réalité

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B.E. Green: l’autocar électrique devient réalité

Crédit photo Loïc Fieux

Filiale « verte » des autocars Dominique, B.E. Green complète son parc de véhicules électriques avec des BYD C9 de construction chinoise. Ce sont les premiers autocars électriques mis en service en Europe. B.E. Green les destine principalement à des applications touristiques dans Paris et sa région.

Avec la mise en service progressive de 23 Bolloré Bluebus 12 m, la ligne 341 de la RATP accueillait en mai 2016 le premier déploiement massif en France d’autobus de 12 m à accumulateurs. Un an plus tard, le véhicule électrique lourd franchit une nouvelle étape avec l’arrivée des premiers autocars électriques dans la flotte B.E. Green. B.E. Green? Comprenez « Bus écologique » ou « bus électrique » ou encore, « Soyez verts «! Après avoir connu ses premiers succès avec la desserte du dernier kilomètre au profit d’entreprises et de collectivités, B.E. Green se lance dans le tourisme.

Première européenne

Le C9 est un autocar électrique du constructeur chinois BYD. B.E. Green est locataire du premier C9 européen en attendant la livraison de ses trois exemplaires commandés et attendus fin 2017. Ce C9 a fait ses premiers tours de roues pour des clients français les 13 et 14 juin dernier à l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de l’entreprise Fenwick dans les Yvelines. Dans le même département, il a ensuite participé le 29 juin à l’inauguration d’un éco-quartier à Vélizy.

Rappelons qu’en novembre 2009 l’aventure électrique des autocars Dominique a, elle aussi, commencé par une location, celle de son premier Breda Zeus. Accompagnant la création de la filiale B.E. Green, ce Zeus est entré en service commercial le 30 août 2010 afin d’assurer une navette entre les sites du ministère de la Santé. Le problème de la recharge s’est bien sûr immédiatement posé. La solution trouvée sur le port de Suffren (Paris XVe) en accord avec les Vedettes de Paris s’est alors révélée plus rapide et plus efficace que celles des distributeurs d’électricité, insuffisamment réactifs. Depuis lors, ce point de recharge en bord de Seine facilite l’exploitation de la flotte B.E. Green.

Ligne régulière et accident de parcours

En septembre 2013, l’entreprise a décroché le marché de « La Traverse », une petite ligne circulaire qui court à travers le XVe arrondissement parisien et dont la géolocalisation des véhicules peut être suivie en direct sur zenbus.net. Au cours de sa courte vie, B.E. Green a déjà subi une sérieuse difficulté avec l’incendie de ses locaux le 20 octobre 2014. Après enquête, la cause de ce sinistre s’est révélée indépendante de la nature de ses véhicules et la continuité du service a pu être assurée avec l’aide d’entreprises voisines et solidaires, par exemple Windela qui a hébergé B.E. Green dans ses locaux pendant quelque temps.

Qui sont les clients?

B.E. Green se présente comme le premier loueur multimarques de véhicules de transport en commun électriques en Europe. À la fois publique et privée, la clientèle de B.E. Green exprime des besoins variés. La location de courte durée permet de procéder à un essai de la formule ou de répondre à un besoin ponctuel, notamment en accompagnement d’un événement (spectacle, salon, séminaire, lancement ou autre). Les prestations saisonnières s’adaptent au transport des vacanciers sur leurs lieux de villégiature. Quant à la location longue durée, elle est pertinente quand il s’agit d’assurer le transport de collaborateurs entre le site d’une entreprise et une station d’un réseau de transport public. Microsoft et Safran comptent ainsi parmi les premiers clients de B.E. Green.

Pour l’heure, toutes les prestations de l’entreprise ont été effectuées en France. Cependant, B.E. Green est consulté par des clients situés en Allemagne, au Benelux, en Espagne, en Italie ou en Turquie, ce qui lui ouvre des perspectives de déploiement international.

City tours pour le C9

B.E. Green destine le C9 à une activité réceptive et touristique à Paris et dans sa région. On verra donc le C9 assurer des City Tours parisiens. Au passage, rappelons que l’un des clients historiques d’Autocars Dominique est l’opérateur Gulliver Travel Associates, acquis par le voyagiste suisse Kuoni en 2011. Le passage à l’électrique augmentera-t-il la facture? Oui, probablement, si l’on considère que le BYD C9 vaudrait entre 380 000 et 450 000 €. Plus onéreux que son équivalent diesel, le C9 coûte 20 à 30 % de plus à son exploitant, le surcoût étant naturellement reporté au client final. Ceci dit, il existe des cas d’ultra-compétitivité pour des prestations assurées en véhicules électriques si le transporteur ne trouve pas de clients pour son parc électrique. Il casse alors les prix puisqu’il lui est quasi impossible de revendre son matériel sur un marché du VO qui n’existe pas encore pour l’électromobilité. B.E. Green a déjà été confronté à ce genre de ventes à perte de la part d’autocaristes concurrents.

Du minibus au car électrique

En août 2017, le parc comprend 33 véhicules hors voitures et fourgonnettes électriques. Les minibus de 22 places sont largement majoritaires. Ils sont représentés par les Bolloré Bluebus 6 m, les PVI Gépébus Oréos 2X et, surtout, les BredaMenarinibus Zeus qui représentent à eux seuls 42 % du parc total en août 2017. Là où des capacités supérieures sont nécessaires, B.E Green met en œuvre ses midibus Oréos 4X (49 places).

Au cours de l’année 2017, l’évolution du parc B.E Green est marquée par l’arrivée d’autocars, tant pour le tourisme avec le BYD C9, que pour les services scolaires qui seront confiés au Yutong ICe 12. Ce car électrique chinois de 12 m est distribué par Dietrich Carebus Group (DCG). Il devrait arriver au cours de l’automne 2017 dans le parc B.E. Green.

Les attentes de l’exploitant

Le parc B.E. Green évoluera naturellement selon les nouvelles offres des constructeurs européens et mondiaux, pour ne pas dire chinois. L’exploitant attend des futurs modèles une autonomie augmentée – notamment pour les cars –, une uniformisation des systèmes de recharge et la mise en place d’un service après-vente efficace pour l’ensemble de la filière électrique. En prime, B.E. Green espère l’émergence d’un marché de l’occasion pour les véhicules électriques afin que leur valeur résiduelle cesse d’être nulle.

Faute de volume, la production des Breda Zeus et celle des PVI Gépébus Oréos 2X sont suspendues. Facile à réparer, le Zeus s’est révélé être un excellent véhicule. Il est en outre relativement aisé de prolonger son autonomie par échange de batteries au moyen d’un transpalette et cela, en dix minutes. Pour remplacer ses Zeus et Oréos 2X, B.E. Green devrait se tourner vers les Bolloré Bluebus 6 et vers le nouveau Vehixel e-City. Celui-ci est fondé sur le Master ZE que Renault a présenté en janvier dernier au salon de Bruxelles. Ce nouveau véhicule est attendu en septembre sous les couleurs de BE Green à Marseille.

Du pack à la commode

Actuellement, B.E. Green présente ses prestations sous forme de pack comprenant l’étude de faisabilité, la mise en œuvre de la prestation et le suivi de la qualité. En pratique, cela consiste à analyser les besoins, mais aussi les contraintes environnementales, techniques, humaines et administratives afin de proposer une solution de transport et le prix correspondant.

B.E. Green n’emploie pas de conducteurs directement. Il est donc nécessaire de choisir un exploitant et, éventuellement, de former ses conducteurs à la propulsion électrique. Naturellement, Autocars Dominique, la maison mère de B.E. Green, est susceptible de fournir les chauffeurs. D’ailleurs, au cours de l’été 2017, 22 des 33 véhicules de B.E. Green sont exploités par Autocars Dominique dans le cadre de contrats de transports privés ou publics, notamment pour la desserte du dernier kilomètre.

Après la mise en place d’un service, le nombre de personnes transportées et les autres informations relatives au transport sont suivies afin d’apporter les éventuelles améliorations souhaitables. Enfin, de façon périodique ou à l’issue d’un déploiement ponctuel ou saisonnier, un bilan fait la synthèse de la prestation opérée.

Pdg des autocars Dominique et fondateur de leur filiale B.E. Green, Patrick Mignucci annonce pour fin 2017 la prochaine innovation de B.E. Green. Il la surnomme « la commode ». Chacun pourra en ouvrir les tiroirs qui le concernent afin de composer le bouquet de services attendu, formation comprise. Plus qu’un loueur, B.E. Green se présente comme un développeur de solutions d’électromobilité et peut, dans ce domaine, mettre en avant sa réelle expérience de terrain.

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  • Loïc Fieux
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