La start-up biarrote Pragma Industries produit des vélos électriques à hydrogène. Plusieurs agglomérations comme Côte Basque-Adour, Chambéry ou encore Cherbourg ont déjà sauté le pas en s’équipant d’une flotte de vélos couplée à une station d’alimentation. En 2019, les vélos pourraient générer leur propre électricité.
En 2019, la ville de Pau sera la première au monde à inaugurer une ligne BHNS roulant à l’hydrogène avec huit Exquicity Van Hool de 18 mètres. Mais ce gaz qui alimente encore beaucoup de fantasmes ne se cantonne pas au véhicule lourd. La société Pragma Industries, installée à Biarritz, commence à essaimer des vélos à hydrogène en France. Cette société de sept personnes se définit comme le seul fabriquant au monde à produire de manière industrielle des vélos à assistance électrique fonctionnant avec des piles à combustibles. Elle fait appel à des sous-traitants français pour les parties les plus complexes du vélo, ce qui constitue l’embryon d’une filière d’excellence tricolore sur la technologie hydrogène. Ce transport à zéro émission offre une autonomie de cent kilomètres, soit le double d’un vélo électrique, pour un poids de 25 kg (poids moyen d’un vélo électrique). Autres avantages: la durée de vie d’une pile à combustible oscille de cinq à sept ans (contre deux à quatre ans pour une batterie électrique) et son rechargement n’excède pas une minute contre plusieurs heures pour l’électrique. Le réservoir est blindé et le risque d’explosion serait inexistant, selon ses concepteurs.
En 2017, Pragma Industries a commercialisé une soixantaine d’exemplaires. « À chaque fois, nous avons fourni une prestation globale constituée d’une flotte d’une dizaine de vélos complétée par au moins une borne de recharge, fournie par le fabriquant de Chambéry Atawey », détaille Christophe Bruniau, responsable commercial. Le prix d’une borne (300 000 euros), sans oublier le prix du vélo (7 500 euros), réduisent pour l’instant l’usage aux collectivités et entreprises. Ainsi, le conseil départemental de la Manche a commandé vingt vélos, destinés à ses agents ainsi qu’à un usage touristique (dix sur Saint-Lô et dix sur Cherbourg). L’agglomération de Côte Basque-Adour en fait tourner une quinzaine sur Biarritz, Anglet et Boucau « pour inciter ses agents à se déplacer à vélo plutôt qu’en voiture ». La technopole Savoie Technolac à Chambéry en a commandé une quinzaine, tout comme l’Institut pour la transition énergétique Vedecom à Versailles. La société Ondulia, producteur d’électricité « verte » en Aveyron, en utilise dix pour un usage mixte, domicile-travail et touristique. D’autres régions devraient sauter le pas, comme le Centre-Val de Loire (une trentaine de vélos), l’Occitanie (une soixantaine), et des villes comme Pau ou La Rochelle. Pragma Industries reçoit des demandes en provenance des États-Unis, de l’Allemagne ou de la Suisse. Pour 2019, l’entreprise travaille sur une nouvelle génération de vélos qui pourraient générer leur hydrogène à partir d’une solution embarquée. De quoi viser un public encore plus large.
