Depuis la rentrée, un bus gratuit circule de 1 à 5 heures du matin en fin de semaine. Si le service attire les noctambules, il est également destiné à tous les publics, notamment aux travailleurs à horaires décalés.
Après « Sam », celui qui ne boit pas et qui conduit, il va falloir se familiariser avec Ben. À Clermont-Ferrand, ce patronyme désigne désormais une navette assurant les liaisons nocturnes entre le centre-ville et le campus universitaire des Cézeaux. Elle est opérationnelle depuis le 28 septembre entre 1 et 5 heures du matin, les jeudi, vendredi et samedi soirs en période scolaire ainsi que certains jours fériés. Elle prend le relais des lignes des transports en commun de l’agglomération clermontoise (T2C) dont le service prend fin avec les douze coups de minuit. « Ce bus répond à deux enjeux: la sécurité, et faciliter la question des transports », explique Olivier Bianchi, président de Clermont Auvergne Métropole. Quatre départs sont prévus entre 1 et 5 heures du matin pour un temps de parcours d’une vingtaine de minutes. Une vingtaine d’arrêts, positionnés sur les points concentrant les principaux lieux festifs de la capitale auvergnate et les sites universitaires, figurent sur la feuille de route de Ben, qui peut aussi s’adapter aux demandes de ses utilisateurs et donc évoluer au fil du temps et des attentes. « Notre travail, c’est de le faire vivre pour coller au plus près aux besoins des citoyens », assure François Rage, le président du SMTC (syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération clermontoise).
Ce nouveau service totalement gratuit pour les usagers, est « expérimental » jusqu’au 2 juin 2018. Son coût, estimé à 50 000 €, est intégralement financé par la Métropole puisque cette nouvelle ligne figure parmi les 22 engagements pris lors des rencontres citoyennes de la mobilité, organisées fin 2016 par la Métropole de Clermont-Ferrand. Le service est assuré par l’autocariste clermontois Cellier Chevanet qui réalise par ailleurs d’autres services de bus pour le compte du SMTC. S’il est essentiellement destiné aux étudiants, Ben est néanmoins accessible à tous et les initiateurs de ce service ne cachent pas leur ambition de voir les travailleurs de nuit profiter de cette navette. Pour faciliter la cohabitation entre tous les usagers, le SMTC a prévu des médiateurs qui sont présents dans chaque bus. « Il faut que la cohabitation entre ces deux publics se fasse de la manière la plus sereine possible », justifie François Rage. Reste à ancrer le réflexe « Ben » dans l’esprit des Clermontois. Voilà pourquoi la mise en service de ce bus de nuit s’accompagne d’une grosse campagne de communication avec le slogan « Tu diras à ta mère que c’est Ben qui te ramène ». Les premiers constats plaident pour un succès de fréquentation, mais le verdict définitif sera posé fin juin, afin de confirmer (ou pas) ce dispositif pour les années à venir.
