La curiosité avide qu’avaient montrée les constructeurs chinois au salon Busworld de Courtrai pour les véhicules de leurs homologues occidentaux le laissait pressentir. Aujourd’hui, c’est la commande record de 399 véhicules Iveco Bus sur quatre ans par le transporteur tchèque BusLine qui vient confirmer notre impression: la technologie européenne occidentale a fait le break par rapport à celle des autres pays et même des autres continents. Tant au niveau du diesel, puisque les véhicules commandés à Iveco sont des Crossway Low Entry Line, Crossway Line et Crossway Pro, tous Euro 6, qu’à celui de l’électromobilité en ce qui concerne les véhicules observés par les ingénieurs chinois. Et le fait que les véhicules d’Iveco Bus seront construits en République tchèque ne retire rien à cette impression, bien au contraire. Cela confirme que, même sur le terrain est-européen, les constructeurs occidentaux ont pris l’ascendant sur leurs concurrents locaux. J’en déduis que les années de recherche et développement, d’investissements et de sacrifices économiques finissent par payer et que, même si la façon peut rester le privilège des pays de l’Est à faibles salaires, l’ingénierie et l’innovation constituent, elles, la force de l’Europe occidentale. Pour notre économie, cette réalité est précieuse car elle se traduit aussi en chiffre d’affaires pour les entreprises qui ont su s’implanter à l’étranger. L’Europe et la France doivent poursuivre dans cette voie et étendre leur savoir-faire à d’autres pays, y compris dans des domaines où l’ingénierie innovante est de nature organisationnelle: la mobilité, la gestion des modes doux ou la logistique du transport routier de voyageurs. Les grands opérateurs français de transports urbains ont déjà franchi les frontières. Rien n’interdit aux autocaristes français d’en faire autant et d’exporter leur savoir-faire dans les pays est-européens. Je suis convaincu qu’ils ont beaucoup à y gagner, même si cela ne se traduit au final que par une stature européenne dans un marché unique.
