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Voiture partagée

Les constructeurs automobiles déterminés à défendre leur place

Comment réagissent les constructeurs automobiles face au phénomène de l’autopartage? Renault lance son propre service avec Renault Mobility alors que le groupe PSA se positionne comme un fournisseur de mobilité avec Free2Move.

Les nouveaux services de mobilité obligent les constructeurs automobiles à se réinventer. Sur le salon Autonomy, qui s’est déroulé du 19 au 20 octobre 2017 à Paris, PSA et Renault présentaient tous deux des services innovants. « Aujourd’hui, la tendance va à la consommation plutôt qu’à la possession », expose ainsi Julien Gabbay, responsable des services connectés chez PSA. Au lieu d’assister passivement à l’émergence des services d’autopartage, le constructeur a choisi d’en devenir le chef de file avec la mise en place de Free2Move. Cette application permet de géolocaliser, de comparer et de louer différents moyens de transport partagés (voiture, scooter ou vélo) pour une utilisation immédiate ou une réservation. Lancée en France et en Espagne au printemps dernier, l’application fonctionne depuis plus longtemps dans cinq autres pays européens (Allemagne, Italie, Autriche, Suède et Royaume-Uni) puisqu’elle repose sur le service allemand Carjump, racheté en 2016 par PSA. « Free2Move traduit l’ambition du groupe PSA de devenir le fournisseur préféré de mobilité à l’échelle mondiale en 2030 », avance Julien Gabbay. Ce service revendique 250 000 clients en Europe avec une trentaine d’opérateurs et vient de s’exporter aux États-Unis.

En France, l’application Free2Move permet d’accéder à six services d’autopartage: Koolicar et Drivy (autopartage entre particuliers); TravelCar (autopartage entre particuliers dans les aéroports et les gares des grandes villes); Communauto, Zipcar et Autolib’ (autopartage à Paris) ainsi que les scooters en libre-service parisiens Coup. Avec cette politique, PSA peut être amené à proposer les véhicules de ses concurrents. C’est le cas en Allemagne avec Car2Go de Daimler, et Drive Now de BMW. Mais le constructeur sait aussi mettre en avant ses propres véhicules: la flotte Communauto intègre des véhicules Citroën et celle de Zipcar dispose de véhicules Peugeot. « Nous permettons aussi aux acheteurs de véhicules de PSA de rentabiliser leurs véhicules en le louant. Citroën fait ainsi une offre avec Travelcar pour diminuer le prix du leasing d’une C1, au point d’être gratuit au-delà de 20 jours d’autopartage par mois », précise Julien Gabbay. Le groupe PSA favorise surtout ses propres marques (Peugeot, PSA et DS) à travers son offre réservée aux entreprises, Free2Move Lease, qui inclut, outre des solutions classiques de leasing et de gestion de flottes, un service d’autopartage interne à chaque société.

Brique du dernier kilomètre

Le groupe Renault se positionne quant à lui comme un acteur à part entière de l’autopartage à travers son offre Renault Mobility. Cette offre de mobilité partagée destinée au grand public, aux collectivités et aux entreprises était jusque-là cantonnée à Paris. Elle va se déployer d’ici la fin de l’année sur 150 sites en France avec une gamme de 2 000 véhicules, de la Twingo au Renault Trafic 9 places. « Nous avons démarré par Paris mais le potentiel réside dans les villes de taille plus restreinte. Notre modèle a vocation à couvrir les petites villes, pour assurer du lien social. C’est le cas avec Châteauroux, où nous sommes présents depuis le début de l’année avec un service d’autopartage à destination des agents de la collectivité locale », explique Christophe Chevreton, directeur de Renault Mobility.

Pour l’instant, Renault Mobility ne travaille pas avec les opérateurs de transports, bien qu’il se positionne « comme une brique du dernier kilomètre ». Pour cette raison, le parc a vocation à accueillir un nombre de plus en plus important de véhicules électriques. L’offre de réservation entièrement digitale s’effectue par le biais d’un smartphone, ou via un site Internet. Le véhicule se déverrouille grâce au téléphone qui a téléchargé au préalable la réservation. Une carte main libre à l’intérieur du véhicule permet de démarrer. La location minimale est d’une heure, avec un coût horaire de 5 à 10 € selon les véhicules (carburant, assurance et kilométrage de 100 km / 24 heures inclus). Notons que pour les locations ponctuelles, les déplacements ne s’effectuent qu’en « boucle fermée », ce qui oblige les conducteurs à redéposer les véhicules au même emplacement, qui peut se situer dans un parking urbain ou chez des concessionnaires Renault.

Réseau Citiz

Le réseau d’autopartage Citiz annonce une levée de fonds de 1,3 M€ auprès de financeurs de l’innovation et de l’économie sociale et solidaire: le groupe Caisse des dépôts, Esfin Gestion via le fonds IDES, France Active et INCO. La contribution à parts égales de ces actionnaires permettra d’accompagner le développement du Réseau Citiz et de pérenniser son modèle économique spécifique: le réseau Citiz est organisé sous forme de société coopérative de consommation. L’ambition de cette opération est d’ancrer durablement l’autopartage Citiz dans les territoires, en tant qu’alternative innovante à la voiture individuelle et en faveur de la mobilité des particuliers et des entreprises. Ce financement doit permettre à Citiz de soutenir l’extension de ses services Citiz et Yea! (offre en libre-service); de consolider les structures locales et de pérenniser leur implantation dans les territoires; de renforcer la structure nationale du Réseau Citiz, en tant que fournisseur de solutions de back-office, comme le système technique de gestion de l’autopartage.

Le réseau Citiz fédère aujourd’hui douze initiatives locales de voitures en autopartage ou libre-service. Fondée en 2002, la société France-Autopartage est devenue « Réseau Citiz » en 2013, et défend depuis ses débuts un modèle d’intérêt général, engagé pour optimiser l’usage de la voiture, économiser les ressources, et lutter contre la pollution et le réchauffement climatique à travers le report modal.

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Auteur

  • Grégoire Hamon
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