Yann Mongaburu, le président du syndicat mixte des transports en commun (SMTC) de Grenoble affiche un fort engagement en faveur de la transition énergétique. Pour lui, il est urgent de mettre en place des stratégies alternatives au diesel.
Flottes électriques, flottes au gaz… L’introduction de ces véhicules nouvelle génération présente un surcoût de 5 milliards d’euros pour les opérateurs de réseau de transport collectif en France. Pour autant, les collectivités se doivent d’investir dès à présent selon Yann Mongaburu, conseiller municipal EELV à Grenoble et président du syndicat mixte des transports en commun (SMTC), qui s’exprimait lors des dernières Rencontres nationales du transport public à Marseille. « Le surcoût n’est pas aussi important si l’on intègre la fiscalité sur les carburants. Plus nous attendons pour nous équiper, plus nous mettons nos agglomérations en difficulté. C’est à la fois un investissement raisonnable et nécessaire. Il s’agit d’un enjeu sanitaire vis-à-vis des populations. Et il en va de la responsabilité pénale des élus. Nous devons relever le défi de la transition énergétique et nous orienter vers un mix énergétique en augmentant la part des bus au GNV et celle des bus électriques, sans oublier d’intégrer l’hydrogène », souligne Yann Mongaburu.
En 2014, l’agglomération grenobloise a cessé d’acquérir des bus diesel pour s’orienter vers des expérimentations de bus hybrides et électriques. « Développer une stratégie pour les flottes de bus s’avère plus simple à mettre en place que pour les parcs de véhicules utilitaires et les véhicules particuliers », détaille Yann Mongaburu. Pour l’élu, le véhicule doit être dissocié de sa batterie pour accompagner les évolutions technologiques. « Nous avons fait des tests avec le CEA de Grenoble. Il s’agit à terme d’aller vers un système de location de batteries permettant de bénéficier des évolutions », souligne-t-il.
Autre point sensible, l’impact du changement climatique (se traduisant par des températures extrêmes) sur les transports collectifs. « En un siècle, nous avons enregistré une hausse de 1,5 °C. À Grenoble, 25 % de la consommation des bus diesel alimente le chauffage et la climatisation. Dans ce domaine, tous les constructeurs n’ont pas le même niveau de maturité. Nous travaillons sur une température différenciée dans le bus et dans l’habitacle du chauffeur avec un degré de confort qui peut varier », complète Yann Mongaburu qui plaide en faveur de l’introduction d’une énergie durable. Ainsi, les bornes de recharge des véhicules électriques de Grenoble sont alimentées par de l’énergie renouvelable.
« Nous avons fait le choix d’être vertueux de bout en bout de la chaîne. Nous devons prendre conscience que des milliards d’euros sont engagés dans la transition énergétique. Il faut concentrer la recherche publique sur le GNV, l’électrique et l’hydrogène qui seront les trois sources d’alimentation de la mobilité à l’avenir », conclut Yann Mongaburu.
