Lancé en 2008 par l’Union des transports publics (UTP), l’Observatoire de la mobilité donne chaque année une photographie des habitudes de déplacements des Français et de leur perception des services publics de transport. Il s’appuie sur les données collectées par l’UTP et sur un sondage réalisé par l’Ifop.
D’après les données de l’Union des transports publics, le bus reste le mode le plus utilisé dans les réseaux urbains: 71 % des voyageurs déclarent l’emprunter (contre 69 % en 2016 et 68 % en 2015). La fréquence d’utilisation du bus progresse elle aussi par rapport aux années précédentes: 69 % des voyageurs l’utilisent au moins deux fois par semaine, contre 60 % en 2016. Le métro se place en deuxième position (utilisé par 48 % des voyageurs), devant le tramway (37 % des voyageurs). Ces bons chiffres reflètent bien évidemment la réalité des réseaux urbains: le bus existe partout, alors que métros et tramways sont réservés aux plus grandes agglomérations. Dans les réseaux de province, plus de la moitié des voyages sont d’ailleurs effectués en bus. Mais il représente tout de même 35,7 % des voyages sur le réseau RATP. 87 % des véhicules du parc des transports publics sont des bus (près de 70 000 au total). 97 % d’entre eux sont à plancher bas ou équipés de palettes d’accès pour les fauteuils roulants. 80 % disposent d’annoncent sonores et visuelles des arrêts. Leur nombre a augmenté de 5 % au cours des dix dernières années, du fait de la demande grandissante de transport dans les villes petites et moyennes, et aux extensions des périmètres desservis dans les intercommunalités. L’âge moyen des bus en France est aujourd’hui de 7,8 ans. L’aménagement de bus en sites propres progresse lui aussi. Le BHNS, qui permet de faire passer la vitesse commerciale de 17 à 22 km/h, gagne du terrain. En dix ans, 31 créations ou prolongements de lignes ont été mis en service dans 23 agglomérations.
L’UTP avait choisi cette année d’axer les thématiques de l’enquête d’opinion sur la sûreté, la lutte contre la fraude, et l’impact des grèves. Depuis 2013, le nombre d’atteintes aux personnes baisse régulièrement dans les réseaux. Les agressions contre les voyageurs sont ainsi descendues à 1,15 pour un million de voyages en 2016, en baisse de 10 % par rapport à 2015. Les agressions contre les agents restent stables, à 900 sur l’année. Les agressions comptabilisée sont uniquement celles suivies d’un arrêt de travail, ce qui permet aussi d’en mesurer l’augmentation de la gravité, avec une violence qui s’accroît. Conséquence parmi d’autres: le recours au droit de retrait, que l’UTP et les associations d’usagers qualifient d’abusif. L’UTP demande en effet à ce que ce droit de retrait soit mieux encadré, dans le temps et l’espace. Il n’y a pas de raison pour que l’ensemble d’un réseau soit paralysé à la suite d’une agression. En théorie, le droit de retrait s’applique en cas de danger imminent, et doit s’exercer de manière individuelle. Les opérateurs soulignent d’ailleurs qu’il existe d’autres outils plus efficaces pour améliorer la sécurité. Plus généralement, l’UTP souhaite d’ailleurs mieux encadrer le droit de grève.
