Avec son système de navettes électriques autonomes suspendues, la startup Supraways élabore pour les villes de Saint-Quentin-en-Yvelines (78) et des Mureaux (78) un mode de desserte capillaire périurbaine moins onéreux qu’un tramway et plus rapide qu’un bus.
C’est un potentiel de 7 200 voyageurs à l’heure, soit plus qu’avec un tramway, que promet la société Supraways (littéralement: Les Chemins d’au-dessus) aux villes prêtes à s’équiper d’un réseau de transport en commun suspendu. Ses navettes électriques et autonomes: les Supras (Système urbain personnel rapide autonome), circuleraient suspendues à une infrastructure aérienne légère et fonctionnant en circuit fermé le long des grands axes de circulation urbains ou périurbains: « L’espace au sol des villes étant désormais limité, suspendre les navettes à 9 ou 10 mètres de hauteur ouvre de nouvelles perspectives pour le transport public », explique Claude Escala, dirigeant fondateur de Supraways. Le système est basé sur une infrastructure aérienne conçue en boucles interconnectées entre elles et sur les Supras qui, équipées de boogies autodirectives, passent sans rupture de transport d’une boucle du réseau à une autre.
L’ensemble du réseau est donc accessible depuis n’importe quel point de départ. De conception similaire, les Supras transportent six passagers par navette vers tout point du réseau. Quel que soit le nombre des navettes, le trajet s’effectue sans bouchon, puisque les navettes sont interconnectées, et sans frein, puisque la conception en dérivation des stations élimine les ralentissements. Les Supras supportent des déclivités de 20 %. La vitesse de circulation peut donc atteindre 50 km/h en ville et 100 km/h en zone périurbaine. Ces avantages font donc de ce réseau un outil de desserte rapide du centre-ville depuis les aires de stationnement ou de desserte capillaire de zones isolées. Le système Supraways dispose encore d’autres atouts: « Son coût d’investissement est de 8 à 10 millions d’euros par kilomètre, soit deux à trois fois moins cher qu’un tramway et quinze fois moins cher qu’un métro, assure Claude Escala. Son usage est aussi économique puisqu’il peut être alimenté à l’énergie solaire ou éolienne. Enfin, la nuit, l’adjonction dans le réseau de navettes dédiées au fret permettrait de livrer les entreprises ou les sites commerciaux, ce qui financerait une partie du coût de fonctionnement. » À Saint-Quentin en Yvelines, où l’on attend les Jeux Olympiques de 2024, le projet séduit: « Nous croyons dans les Supras car, en grande couronne, les enjeux de rabattement rapide et fiable des voyageurs vers les modes lourds sont cruciaux, affirme Emmanuel Veiga, Directeur des Mobilités. Nous avons donc l’ambition de trouver des partenaires pour installer au plus tôt un démonstrateur afin que le réseau soit en place pour les Jeux Olympiques ». D’après Claude Escala, ce sera fait en 2021.
