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Alain Letellier, maire de Saint-Crépin-Ibouvillers et président du Syndicat mixte des transports en commun de l’Oise (SMTCO)

« Nous nous affranchissons ainsi des frontières administratives grâce à la technologie »

Bus&Car Connexion. Sans le SMTCO, le Sismo n’aurait sans doute pas existé, en tout cas sous cette forme. Comment cette dynamique territoriale est-elle née? Qu’est-ce qui lui a permis de perdurer?

Alain Letellier. Ce qui est clair, c’est que cette dynamique des autorités organisatrices travaillant ensemble dans un syndicat mixte de coordination loi SRU a été portée dès le début, en 2005, par le conseil départemental de l’Oise, qui en a eu l’initiative dans le cadre de l’adoption de son Agenda 21; je n’ai fait que poursuivre le travail de mon prédécesseur aux fonctions de président du SMTCO, François Ferrieux. Je suis moi aussi convaincu de la nécessité de coordonner les politiques de transport entre autorités organisatrices de transports interurbains et urbains afin de répondre aux enjeux de mobilité du quotidien. Le Syndicat mixte SRU est réellement l’instance de coopération institutionnelle qui fédère les AO sur un périmètre de « bassin de vie » basé sur la réalité des déplacements. Avec le recul, le SMTCO créé fin 2006 a répondu aux espérances que ses élus fondateurs avaient mis en lui: regrouper dans un syndicat mixte les 14 autorités organisatrices (AO) sur un périmètre départemental, mettre en place une coordination des réseaux de transport collectif sans empiéter sur la compétence d’organisateur de chacun, mais en mutualisant des outils technologiques d’informations voyageurs multimodaux, de billettique commune, de covoiturage. Le Système intégré des services à la mobilité (Sismo) en est la concrétisation majeure. Le Sismo a fourni aux AO tous les équipements communs d’infos voyageurs et de billettique et a ainsi permis d’alimenter en direct une centrale de mobilité avec les données horaires en temps réel et les supports billettiques, au bénéfice de toutes les AO et de tous les usagers.

BCC. Estimez-vous que le développement du numérique facilite la mise en place d’une réelle intermodalité? Ces innovations permettent-elles de faire sauter les verrous institutionnels?

A. L. En effet, grâce à l’avancée des technologies numériques, le Sismo ne cesse d’innover chaque année pour intégrer de nouvelles fonctionnalités de mobilité. Par exemple, la dématérialisation des titres de transport sur téléphone portable.

Et je soulignerai aussi une autre innovation récente qui a permis de répondre aux attentes spécifiques des navetteurs des trajets domicile-travail vers l’Ile-de-France, pour lesquels nous avons mis en place sur notre site internet Oise-moblité.fr, un calcul d’itinéraires tous modes, interfacé avec le site ViaNavigo francilien pour un calcul d’itinéraire complet de l’Oise vers Paris et l’Ile-de-France. Nous nous affranchissons ainsi des frontières administratives grâce à la technologie.

BCC. Quels sont les retours émanant des usagers? Là aussi, avec le recul, pouvez-vous évaluer l’adhésion aux politiques publiques de mobilité mises en œuvre dans le département de l’Oise?

A. L. Les retours des usagers sont très positifs; il n’y pas de critiques; on peut en conclure que cela est satisfaisant. Les usagers nous font remonter leur satisfaction d’avoir une information fiable et disponible en temps réel sur le fonctionnement des transports collectifs, et notamment les infos perturbations auxquels ils sont abonnés gratuitement.

BCC. Le Sismo correspond à un bassin de vie. Ce périmètre pourrait-il évoluer? En d’autres termes, le syndicat mixte SRU est-il un outil assez souple pour s’adapter aux besoins actuels en termes de mobilité?

A. L. Le syndicat mixte SRU définit lui-même son périmètre territorial d’un commun accord entre ses membres, ce qui lui donne de la souplesse. Le SMTCO s’est élargi aux nouvelles autorités organisatrices de la mobilité qui créent dans l’Oise des réseaux urbains nouveaux ou qui se développent sur des périmètres d’intercommunalité de plus en plus étendus. Les élus locaux sont pragmatiques et avec la vision d’ensemble des solutions mobilité qu’ils ont au niveau du Syndicat mixte, ils organisent sur leur territoire les solutions adaptées aux besoins de mobilité du quotidien.

BCC. Quelles sont les prochaines étapes du Sismo? Une billettique plus intégrée et dématérialisée?

A. L. Fin 2017, nous avons ouvert une nouvelle application M-Ticket Oise sur deux réseaux urbains-tests, les agglos du Beauvaisis et Creilloise: l’achat de titres de transport dématérialisés sur smartphone plaît bien aux usagers, et nous avons des demandes nombreuses pour l’étendre sur d’autres réseaux, et notamment sur le réseau interurbain de cars. Nous travaillons également sur l’interopérabilité des billettiques existantes avec les AO à l’échelle de la nouvelle région Hauts-de-France. L’année 2018 verra aussi l’intégration à notre site internet des horaires des vols au départ et à l’arrivée de l’aéroport Beauvais-Tillé devenu une plateforme importante de près de 4 millions de voyageurs par an.

Le contrat de partenariat public/privé qui a été conclu en 2010 avec Cityway pour la création et l’exploitation du Sismo nous permet d’intégrer régulièrement de nouvelles fonctionnalités pour coller au mieux aux nouveaux besoins et aux innovations technologiques. C’est aussi un atout pour la pérennité du Sismo.

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