Les transports en communs sont le lieu de 43 % des violences faites aux femmes dans l’espace public. Ce chiffre s’ajoute aux constatations relevées dans les enquêtes menées en 2016 et 2017, notamment par la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut): 46 % des femmes interrogées déclarent que, face à une situation de harcèlement, elles n’ont pas pu ou pas su réagir. Quant aux témoins, ils restent indifférents dans 9 cas sur 10. Pour en finir avec cette situation, Ile-de-France Mobilités, la RATP et SNCF Transilien viennent de mettre en place un dispositif dédié de lutte contre le harcèlement sexuel.
Une appli, un numéro de téléphone et un numéro de signalement par SMS sont désormais disponibles 24h/24, avec une cellule de traitement des signalements gérée conjointement par les deux opérateurs. « L’objectif est de libérer la parole et pousser les victimes et les témoins à agir », déclare Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France. Une campagne de communication vient relayer le message du 5 au 27 mars. En outre, la Région lance l’expérimentation des arrêts à la demande sur les bus en fin de soirée. Une dizaine de lignes seront concernées en Seine-Saint-Denis (réseau TRA) et en Seine-et-Marne, autour de Melun. À Toulouse, la campagne lancée l’an dernier par Tisséo revient dans une deuxième version. Cette fois, la communication renverse le message: c’est au tour des monstres d’avoir peur, et de se sentir menacés. Les agresseurs sont désormais seuls contre tous! Une atmosphère moins anxiogène que celle de la campagne francilienne, et qui a le mérite de faire sortir les femmes du rôle de victimes.
