Au Danemark, il ne fait pas bon avoir été chauffeur pour Uber. Près de 1 200 d’entre eux ont fait l’objet d’un redressement fiscal pour la période courant d’octobre 2014 à fin 2015. Certains sont même poursuivis pour avoir perçu des prestations sociales simultanément à leur activité. Uber a cessé ses activités dans ce pays depuis plus d’un an, suite à l’adoption d’une loi exigeant que les chauffeurs particuliers soient équipés d’un taximètre et de détecteurs d’occupation de sièges permettant d’activer les airbags. Ces mesures, jugées trop coûteuses, ont conduit la société californienne à se retirer du pays. Et les taxis danois sont débarrassés des sirènes d’Uber.
En France, les grèves de la SNCF profitent aux chauffeurs Uber, aux taxis traditionnels, et aux nouveaux acteurs de la mobilité. Cars « Macron » et plateformes de covoiturage se félicitent de l’afflux de voyageurs. Même Ouibus, filiale de la SNCF, communique sur des réservations en hausse de 70 %. Une augmentation telle que certains acteurs en viennent même à se diversifier: pour satisfaire une demande multipliée par six, Blablacar lance des services d’autocars sur Paris–Lille, Paris–Rouen et Paris–Rennes. Moins d’un an après avoir proposé des lignes du quotidien, les Blablalines, le spécialiste du covoiturage longue distance fait une nouvelle incursion en dehors de son domaine.
Les opérateurs SLO ont-ils du souci à se faire? Y a-t-il de la place pour un nouveau concurrent, alors que FlixBus ne cesse de brocarder les distorsions de concurrence et la stratégie du couple Ouibus-SNCF. Ce qui est certain, c’est que les frontières sont mouvantes et que les différents opérateurs des nouvelles mobilités ne demandent qu’à faire la démonstration de leur adaptabilité. Les convulsions du vieux monde des transports pourraient bien doper la mutation numérique. Et accélérer la conversion des usages.
