L’application Ticket Easy est entrée en service début avril sur le réseau de transports en commun de l’agglomération toulousaine. Elle permet d’acheter un ticket ou un abonnement, mais aussi de les valider avec son smartphone dans le métro, le tram ou les bus. Une solution tout en un.
À la station Jeanne-d’Arc, au centre-ville de Toulouse, Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités, entre dans le métro sous les flashes des appareils photos. Un instant d’hésitation, un dernier coup d’œil à son smartphone et il le plaque sur la borne, qui lui ouvre la porte automatique. « L’idée est de basculer dans une ère nouvelle, dit-il. A terme, les tickets traditionnels seront sans doute remplacés. »
« Tisséo est le premier réseau à utiliser un titre dématérialisé dans un réseau fermé », souligne Thierry Wischnewski, directeur général de Tisséo Voyageurs. « C’est la première solution tout en un », ajoute Hervé Kowalczyk, directeur des systèmes et technologies de l’information. Avec l’application Ticket Easy, le smartphone fait office de carte de crédit et d’abonnement. Il suffit de télécharger l’application et d’acheter son titre de transport en ligne puis de le valider à partir de son smartphone pour pouvoir prendre les bus, métros et trams de l’agglomération toulousaine.
Le système est compatible avec les 2 500 valideurs du réseau de transports publics Tisséo. Il a fallu deux ans pour déployer cette solution à 400 000 €. Un groupe de 50 salariés de La Banque postale et d’Airbus ont même joué les testeurs pendant deux semaines, faisant remonter leurs remarques.
Toulouse n’a pas tout à fait la primeur du système: « Nice a été la première à l’utiliser, mais seulement avec des titres occasionnels, pas des abonnements », rappelle Dominique Descolas, président de Digimobee, la société parisienne qui a développé la solution.
L’application est téléchargeable en français et en anglais sur tous les smartphones NFC, qui peuvent échanger des données sans contact. Apple en est exclu, « mais on est persuadé qu’avec le temps, ils y viendront… », souffle Jean-Michel Lattes.
Pour présenter la nouveauté, des agents ont été dépêchés en stations et dans des centres commerciaux en avril. Le site de Tisséo rappelle aussi la marche à suivre: « Valider le trajet en présentant le dos du smartphone, écran allumé et NFC activé, sur la cible du valideur, comme avec la carte Pastel. La validation est effective même si l’application n’est pas ouverte. »
Le ticket étant valable une heure, l’application affiche le temps restant. Et pour les contrôles, il suffit de présenter son mobile. Enfin, ce système permet de conserver ses factures. En cas de perte ou de changement de téléphone, les abonnements peuvent être sauvegardés, mais pas les tickets.
Tisséo vise un objectif modeste de 2 000 utilisateurs au bout d’un an. Il faut dire qu’ils essuient les plâtres: les commentaires sur l’application font état de bugs, de lenteur, de détection difficile… Mais preuve de l’appétence des usagers, ces derniers réclament davantage de formules disponibles en ligne. Car pour l’heure, le système ne permet d’acheter que des titres valables pour 1 à 10 déplacements, des billets pour l’aéroport et les abonnements mensuels ou annuels pour tout public et moins de 26 ans.
En juin, une nouvelle fonction sera disponible: recharger sa carte Pastel depuis son mobile.
Le spécialiste du covoiturage de proximité a annoncé mi avril avoir levé 4,2 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques et d’un pool d’investisseurs privés, dont Xavier Niel, Franck Le Ouay et Charles Egly. Cette levée de fonds a pour but d’accélérer la croissance de la communauté d’utilisateurs et d’accélérer sa monétisation. Pour atteindre ses objectifs, la plateforme de covoiturage vise deux cibles prioritaires: les collectivités territoriales et les grands comptes.
