La start-up Klaxit entend se déployer dans 50 villes françaises d’ici deux ans avec une stratégie bien rodée: d’abord séduire les grosses entreprises pour amorcer l’offre et la demande, avant de convaincre les collectivités, puis viser des services de type MaaS et l’international.
Les grèves de la SNCF auront bien aidé au développement du covoiturage. Klaxit, principal leader sur le covoiturage domicile-travail en France, révèle ainsi que les grèves ont multiplié par quatre ses réservations. De quoi donner un coup d’éclairage supplémentaire à ce type d’application, qui bénéficie également d’un contexte favorable depuis l’instauration le 1er janvier des plans de mobilités obligatoires en entreprises.
Klaxit (anciennement WayzUp) revendique actuellement 150 entreprises clientes, dont « un quart du CAC40 », pour près de 140 000 transports quotidien. En février dernier, la start-up a finalisé une levée de fonds de 3 millions d’euros qui a vu l’arrivée de la RATP à son capital, en compagnie de Via ID, accélérateur de Mobivia Groupe (Norauto), Sodexo, la Maif ou encore Inco. Un seul objectif: « Créer le champion européen du covoiturage quotidien. » Avant de songer à une expansion internationale, prévue l’an prochain en Suisse et en Belgique, la start-up tisse sa toile à travers la France. « Notre objectif est de déployer Klaxit dans les 50 plus grandes villes de France d’ici 2020 », déclare Julien Honnart, président et cofondateur de Klaxit. Le modèle économique se concentre en premier lieu sur les grosses entreprises de plus de 300 salariés, jugées indispensables pour soutenir l’offre et la demande en covoiturage. Pour chaque entreprise, les équipes de Klaxit se déplacent sur le terrain pour animer et valoriser la démarche en interne. « Klaxit ne se résume pas à une application. Nous venons sur place en entreprise pour communiquer sur le covoiturage, ce qui permet d’obtenir jusqu’à 20 % d’adhésion parmi les salariés. En 8 semaines, nous atteignons une masse critique où 80 % des inscrits trouvent des covoitureurs pertinents sur leurs trajets et à leurs horaires », souligne ainsi Baptiste Rogé, responsable développement de Klaxit. Pour autant, la jeune-pousse n’oublie pas les collectivités.
« Les collectivités représentent la dernière brique de notre stratégie. Nous sommes en contact avec nombre d’entre elles qui cherchent à réduire les axes de congestion », souligne Baptiste Rogé. L’entreprise « offre » déjà le covoiturage gratuit (un aller-retour d’environ 30 km), avec parfois le soutien total ou partiel des collectivités, sur Lille, l’Île-de-France, Orléans, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon et Grenoble. Elle vient tout récemment de lancer une offre avec le département des Alpes-Maritimes, avec une formule de covoiturage à 1 € au lieu de 4 € (voir encadré). Dernier axe de développement, le MaaS (Mobility as a Service). En septembre 2018, Klaxit sera intégré en exclusivité à l’application RATP et proposé lors des calculs d’itinéraires. « Nous voulons positionner Klaxit comme un acteur majeur destiné à s’intégrer dans les applications MaaS des opérateurs de transport, ce qui pourrait s’effectuer également avec Keolis et Transdev », souligne Baptiste Rogé. Ce lien capitalistique avec la RATP n’exclut donc pas de lorgner vers la concurrence.
Lauréat de l’appel à projet « Solutions de covoiturage dynamique dans les Alpes-Maritimes » en avril dernier, Klaxit a lancé dans ce département une nouvelle offre de financement des trajets en covoiturage. Dans tout le département, les habitants pourront aller travailler en covoiturage pour 1 €, soit le prix d’un ticket de bus. Les conducteurs seront quant à eux indemnisés grâce au soutien du département et de ses partenaires locaux
(1) Communauté d’agglomération de Sophia-Antipolis, Métropole Nice-Côte d’Azur, Communauté de la Riviera Française, Communauté d’agglomération des Pays de Grasse, région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Ademe.
