Après plus de 40 ans de débats, la création du grand contournement ouest de Strasbourg (GCO ou COS) vient de démarrer. Conformément à des arrêtés préfectoraux signés ce 30 août, des travaux préparatoires de déboisement ont débuté, ce lundi 10 septembre, afin de permettre la construction de cette portion d’autoroute à péage de 24 km entre Vendenheim et Innenheim.
Enfin les choses bougent, clame-t-on du côté des collectivités et corps consulaires alsaciens. « Il s’agit d’un enjeu quotidien pour les dizaines de milliers de conducteurs affectés par des difficultés de circulation et des embouteillages quasi permanents sur l’A35, » pointe Jean-Luc Heimburger, le président de la CCI Alsace Eurométropole.
Précision: ce contournement, dont la concession a été attribuée en 2016 à Arcos-Vinci, n’a pas pour objet de désengorger Strasbourg. Il devrait d’ailleurs aspirer moins de 15 000 des 160 000 véhicules recensés quotidiennement sur l’A4 et l’A35, qui desservent la métropole. D’autres mesures vont donc être prises en amont ou concomitamment à sa mise en service, attendue à la mi-2021. Parmi elles: la requalification de l’A35 en boulevard urbain (avec des restrictions du transit des poids lourds) et l’achèvement du TSPO, un site propre réservé à des bus express entre Strasbourg et Wasselonne.
Si le GCO enthousiasme donc une partie des Alsaciens, il en désole pléthore d’autres, à commencer par les écologistes et des habitants des 24 communes qu’il va traverser. Après avoir occupé une ZAD, que les forces de l’ordre ont démantelée le 10 septembre au matin, les opposants ont déposé trois recours devant le tribunal administratif de Strasbourg.
« L’État avance à marche forcée dans cette affaire », estime Maurice Wintz, vice-président de l’association Alsace nature et membre du collectif « GCO Non merci ». Le projet de rocade a fait l’objet de sept avis défavorables rien que cette année, entre autres de la part du Conseil national de protection de la nature. Depuis, « une série de prescriptions environnementales supplémentaires ont été inscrites dans les arrêtés », rétorque Jean-Luc Marx, le préfet du Grand-Est. Ces dernières consistent, notamment, en « une prise en compte accrue des zones humides » et des mesures pour préserver le grand hamster d’Alsace, espèce en voie d’extinction dont le principal habitat va être coupé par le GCO.
