Luc Laroche, directeur du projet Trains Autonomes à la SNCF.
Luc Laroche. Les raisons qui nous poussent à lancer des trains autonomes sont multiples. La première est de pouvoir faire circuler plus de trains sur une même voie ferrée. La seconde vise à améliorer la qualité de la production avec des trains plus réguliers, leurs aléas éventuels étant, ainsi, gérés plus rapidement. Enfin, le troisième objectif de ce projet de 57 millions d’euros partagé entre SNCF (30 %), les partenaires industriels (40 %) et l’État (30 %) vise à diminuer la consommation énergétique.
L. L. À la faveur du premier déploiement sur l’extension ouest de la ligne RER Eole prévu en 2023, nous allons faire passer la capacité de la ligne de 16 à 22 trains par heure. Nos simulations sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon à l’horizon 2025 nous donnent, par ailleurs, un gain compris entre deux et trois sillons par heure et par sens. De fait, nous serons à même de repousser à l’avenir le besoin de construction d’infrastructures nouvelles. Enfin, entre un train actuel et le futur train autonome, la diminution de la consommation énergétique pourrait être comprise entre 20 et 25 %.
L. L. Avec le train autonome dont un prototype TER circulera en automatisme complet à partir de 2023 et deux ans plus tard en exploitation commerciale avec des trains de série, nous allons modifier assez profondément la façon d’exploiter les trains. D’autant qu’il s’agit là de la troisième révolution ferroviaire après l’électrification et la grande vitesse.
L’évolution des métiers va donc concourir à voir apparaître des téléconducteurs, des superviseurs de trains autonomes ou encore des télédépanneurs.
