Les trains qui circuleront bientôt sur les lignes POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) et Paris-Clermont devraient être du matériel véritablement nouveau, et non des Régiolis ou Régio2N améliorés. C’est en tout cas ce qui ressort de la rencontre, la première, entre l’association Urgence Polt et la SNCF, en l’occurrence Delphine Couzy, directrice des Intercités, et Estelle Rocci, directrice de la ligne POLT. « Régiolis et Régio2N ne seraient pas adaptés en termes de confort, de services et de vitesse à une ligne de 712 km, explique Jean-Claude Sandrier, le président d’Urgence POLT. Ça n’aurait d’ailleurs pas de sens d’avoir lancé un appel d’offres pour acheter finalement des trains qui existent déjà et font l’objet d’un contrat cadre. La SNCF est d’accord avec nous sur le fait que des trains régionaux ne conviendraient pas. »
Mais c’est l’État qui, au final, décidera. Le choix devrait être annoncé d’ici la fin de l’année et les premières commandes passées courant 2019. Pour un début de livraison des 28 rames en 2023. « Normalement, les premières devraient circuler sur la ligne POLT, notamment en raison de la longueur de la ligne, du nombre de territoires et du volume de population desservis, et du fait des projets avortés (Y inversé, pendulaire, barreau LGV) qui ont retardé la remise à niveau du POLT et porté un lourd préjudice économique aux territoires. » Urgence POLT est également satisfaite du projet de deux trains rapides entre Paris et Limoges.
Rapides… mais pas immédiats puisque, selon la SNCF, ces liaisons ne seront possibles qu’avec les futurs automoteurs grâce à leur réversibilité. Or, la SNCF prévoit un arrêt intermédiaire entre Limoges et Paris. « Or, pour atteindre une durée de 2 h 30 pour ce trajet et gagner 45 minutes à une heure entre Paris et Toulouse, il ne faut pas d’arrêt. Il faut des trains capables d’atteindre 220 km/h et 300 M€ supplémentaires de travaux pour améliorer l’infrastructure », poursuit Jean-Claude Sandrier. Mais le schéma directeur de la ligne POLT, qui n’est pas encore achevé, est très contraint financièrement. Peu probable donc que l’État consente à débloquer 300 M€ supplémentaires.
