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Mobilité

L’Ademe soutient des projets innovants destinés aux territoires peu denses

26 projets de mobilité innovante ont été primés dans le cadre de l’appel à projets French Mobility lancé par l’Ademe et le ministère des Transports pour développer les déplacements dans des zones peu denses. Lignes régulières de covoiturage, voiture partagée, auto-stop revisité, retour du cyclo-pousse… autant de solutions qui pourront être dupliquées en cas de succès.

Comment diffuser l’innovation et les bonnes pratiques en termes de mobilité dans toutes les collectivités, surtout les moins bien desservies? Pour y répondre, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, avait lancé en janvier dernier l’appel à projets « French Mobility », à la suite des Assises nationales de la mobilité. Derrière cette démarche au nom très « startup nation », il s’agit de mettre en valeur des « Territoires d’expérimentation de nouvelles mobilités durables », en visant les collectivités de moins de 100 000 habitants, peu denses. L’objectif est de les encourager à entreprendre de nouvelles solutions de mobilités quotidiennes, en collaborant avec des entreprises, associations ou start-up. Une cinquantaine de territoires répartis sur toute la France avaient candidaté à cet Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI). Le 26 septembre, le ministère de la Transition écologique et l’Ademe ont présenté les 26 projets retenus. Ils émanent tous de territoires ruraux ou de montagne aux formes d’organisation diverses (communautés de communes ou d’agglomération, communauté territoriale, pôles d’équilibre territoriaux et ruraux, parcs naturels régionaux, conseils départementaux, un syndicat mixte de transports, etc.) et présentent chacun au moins un aspect innovant, qu’il repose sur le plan technique, sociétal ou du point de vue de la gouvernance.

L’aide varie entre 40 000 et 100 000 euros. De nombreux projets portent sur du covoiturage de proximité, de la mobilité inclusive (flux domicile-travail, accès à l’emploi, par exemple dans le cœur de Beauce), de l’autopartage avec notamment un volet « intergénérationnel » en milieu rural, la création d’itinéraires cyclables et autres alternatives à la voiture personnelle. Ces projets seront ensuite analysés et destinés à être dupliqués en cas de succès.

Covoiturage et gratification

De nombreux territoires sont enclins à favoriser le covoiturage, une solution qui ne nécessite guère d’investissement en moyen de transport, mais a souvent besoin d’un coup de pouce pour faire disparaître les craintes de l’ancien auto-stop. Ainsi, les communes de Concarneau-Cornouaille en Bretagne axent leur travail sur la constitution d’une masse critique de conducteurs prêts à covoiturer, avec un recensement des trajets proposés. De même, le parc naturel du Haut-Jura veut développer l’auto-stop organisé et le covoiturage en complément de l’offre de transport en commun existante pour connecter les centres-bourgs et permettre le rabattement vers ces derniers. D’autres territoires veulent rejoindre le système de court-voiturage Rézo pouce, comme les territoires ruraux et montagneux de l’Hérault ou le Plateau Picard.

Assez ambitieux, le projet Libravoo, porté par le département de l’Isère, doit permettre d’évaluer l’attractivité d’éléments incitatifs basés sur la gratification (gain de points) utilisés pour la promotion et l’organisation d’un service de « lignes » de covoiturage courte distance en complément de l’offre public. Les personnes qui acceptent des passagers à leur bord bénéficient de points, utilisables dans les magasins locaux, ce qui est aussi un moyen de soutenir le commerce local de proximité. Dans les Cévennes, le Syndicat mixte des transports du bassin d’Alès veut mettre en place des lignes de covoiturage public, structurées sur les deux principaux axes de déplacements vers Alès. Ce covoiturage public constitue également un outil en faveur de l’intermodalité, grâce à l’intégration au réseau de transports et à travers le service d’information voyageurs ZenBus, une application gratuite spécialisée dans la géolocalisation de transports en commun.

Autopartage intergénérationnel

Plusieurs territoires ont développé le même concept consistant à recourir à deux formes d’autopartage: mutualiser un véhicule soit entre particuliers, soit entre salariés d’un même employeur. Ainsi, la communauté d’agglomération Privas Centre Ardèche, souhaite développer en partenariat avec le Syndicat de transport Tout en bus Annonay Rhône Agglo un service d’autopartage intergénérationnel, qui s’effectue entre particuliers en milieu rural. Une personne âgée qui se sert peu de son véhicule pourrait le louer à un jeune ménage qui ne dispose que d’une voiture et a besoin d’un deuxième véhicule de façon occasionnelle. Un tiers de confiance assure la mise en relation et la gestion du paiement des locations pour qu’il n’y ait pas d’échange d’argent direct. Même concept au Parc naturel régional du Pilat, massif de moyenne montagne proche de Saint-Étienne, qui vise à constituer des groupes de citoyens « compatibles ». Il s’agit de les accompagner dans les formalités leur permettant de partager un ou plusieurs véhicules appartenant à l’un ou plusieurs membres du groupe.

Ces deux territoires entendent aussi promouvoir le développement de l’autopartage de véhicules communs. L’Ardèche veut déployer des véhicules électriques dans les villes moyennes, qui seraient achetés de manière groupée par les collectivités territoriales. De même, le Pilat cible le partage de voiture de services des entreprises ou des collectivités, en s’inspirant du premier service d’autopartage en milieu rural de France mis en place depuis juin 2013.

D’autres projets sont plus complexes, comme l’exploitation d’un véhicule autonome sur un parcours de 8 km, bien utile pour rejoindre le site de Giverny depuis la gare de Vernon. La navette servira aussi bien aux habitants qu’aux touristes et saisonniers se rendant à la maison de Monet. Ce projet est porté par Seine Normandie, Transdev et Moveo. Dans la ville de Corse du sud d’A Ajaccio, la ville entend installer un téléphérique urbain entre la partie nord et est de la ville, afin de désengorger le trafic du centre-ville. Le projet financé concerne la partie « concertation », préalable indispensable pour la bonne acceptation du projet.

Renouveau du cyclo-pousse

Parmi les nombreux projets favorisant l’usage du vélo, on retiendra celui de la presqu’île de Guérande de « vélo avec chauffeur » à destination d’une population de seniors pour des déplacements de proximité pour des rendez-vous médicaux, administratifs ou autre allant jusqu’à 5 à 7 km. Il répond également à un besoin de limitation de la congestion et d’augmentation de la circulation des vélos sur le territoire. Le marché public de la presqu’île étant attribué à Maury transports, l’entreprise travaillera en coopération avec la SARL bauloise Com à Vélo. Enfin, côté services, la commune nouvelle de Vire Normandie (Calvados), veut mettre en place, en partenariat avec la région, les exploitants transports, les artisans taxis et la SNCF, une « innovation de services » via une information simple, lisible et accessible sur l’ensemble de la chaîne de déplacement. Il s’agira de conforter la porte d’entrée du territoire autour de la gare en développant des points de correspondance au cours d’un trajet à l’intérieur des réseaux. Un espace dédié à l’intérieur de la gare permettra d’unifier toute l’offre transport et l’information voyageur.

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Auteur

  • Grégoire Hamon
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