Déjà enclenchée à Paris en 2017, l’interdiction progressive des véhicules diesel va faire tache d’huile à l’échelle de la petite couronne, entre le périphérique parisien et la ceinture de l’A86, dans les Hauts-de-Seine, ainsi qu’une partie du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis.
À partir de juillet 2019, les véhicules à moteur diesel les plus anciens (non classés et classés Crit’Air 5) seront en effet interdits de circulation dans ce périmètre de 79 communes de la métropole du Grand Paris, où vivent 5,6 millions d’habitants. Concrètement, sont visés les véhicules de plus de 18 ans qui ont été immatriculés et mis en circulation entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2000. Dans un premier temps, le parc concerné sera limité aux vieux autocars venus de certains pays étrangers. Mais progressivement, ce bannissement doit être étendu aux autres classes Crit’Air. La Métropole et ses élus visent une interdiction totale du diesel vers 2024.
L’échéance de juillet 2019 est la conséquence de la mise en place d’une Zone à faible émission (ZFE) entre Paris et l’A86. Sa création a été votée le 12 novembre par la Métropole du Grand Paris, qui emboîte donc le pas à la Ville de Paris. Objectif: lutter plus efficacement contre la pollution de l’air. Mais pour entrer en vigueur, l’interdiction doit faire l’objet de consultations auprès de la population de chacune des communes, et les 79 maires concernés doivent ensuite prendre des arrêtés. Son efficacité dépendra aussi des mesures de contrôle sanction dont disposera la ZFE, et de l’implication de chaque collectivité locale. Le président de la Métropole, Patrick Ollier (LR), attend que « l’État, la région Ile-de-France, IdF mobilités mettent en place toutes les conditions de réussite de la mesure », avec notamment des moyens financiers supplémentaires. Il espère aussi que le vote de la LOM, en 2019, confirmera bien les outils (dont la vidéo-verbalisation) annoncés.
Par ailleurs, à destination des particuliers impactés par l’interdiction des voitures les plus polluantes, les élus de la Métropole ont adopté et voté une proposition du groupe Écologistes et citoyens pour améliorer la mobilité dans la ZFE, prévoyant entre autres la création d’un réseau temporaire de bus à fréquences élevées sur les lignes de transport en commun saturées, le développement du covoiturage, etc. Reste à passer du vœu à sa concrétisation.
Invité au 26e congrès de la FNTV, Laurent Probst, directeur général d’Ile-de-France Mobilités (IdFM), a déclaré que l’autorité organisatrice des transports franciliens portera l’acquisition et le financement des matériels roulants en grande couronne. Dans la perspective de l’ouverture à la concurrence des réseaux Optile, il fallait en effet trouver une solution pour transférer le matériel roulant d’un opérateur à l’autre, en cas de changement de délégataire. IdFM va également contribuer à la modernisation des dépôts, qui doivent être adaptés aux nouvelles motorisations, principalement GNV en grande couronne. Un financement de 40 millions d’euros correspondant à la mise à niveau de neuf dépôts va ainsi être mis au vote du prochain conseil d’IdFM, le 12 décembre. Les appels d’offres concernant les réseaux de grande couronne sont actuellement en préparation. 40 lots représentant chacun 20 à 60 millions d’euros de chiffre d’affaires vont être proposés à partir de l’an prochain. Optile, qui s’oppose à ce calendrier de mise en concurrence, a d’ores et déjà averti qu’elle intenterait des recours.
