Pour booster sa campagne de recrutement, Europ Voyages a choisi de donner la parole à ses conducteurs. En quelques mots, chacun donne à voir son histoire et sa fierté d’exercer ce métier, pour susciter l’adhésion et l’identification.
« Avant, j’étais secrétaire. Après ma reconversion professionnelle, je suis conductrice de cars pour Europ Voyages sur le secteur de… » Sur l’affiche, Jacqueline (mais aussi Paulette, Lydie, Éric…) dit sa satisfaction d’exercer le métier de conducteur après une première carrière effectuée dans un autre métier. Simple, efficace, la campagne de communication menée par Europ Voyages afin de recruter des chauffeurs met en scène les employés de cette société. « Il y a un véritable manque de conducteurs en France, notamment pour les transports scolaires. Et une grosse concurrence entre les entreprises pour en trouver… Christelle Besse, directrice déléguée adjointe d’Europ Voyages 18, et responsable d’exploitation d’Europ Voyages 87, poursuit: Certaines entreprises affichent leurs offres d’emploi sur leurs véhicules. Nous, nous avons choisi une campagne décalée en faisant s’exprimer nos conducteurs. L’objectif étant que, interpellée, la personne qui regarde l’affiche se dise: “Pourquoi pas moi?”. »
L’idée de cette campagne a été proposée par Marion Tognotti, étudiante en 1re année de BTS communication dans un lycée de Bourges, accueillie en stage dans l’antenne Europ Voyages du Cher… où se trouve le service marketing de la société. Les affiches et flyers sont, eux, envoyés à tous les organismes accueillant du public (mairies, centres communaux d’action sociale, bureaux d’information jeunesse…) des secteurs où existent des besoins de recrutement. Quant aux modèles qui posent au volant des véhicules, ce sont les conducteurs d’Europ Voyages qui, sur la base du volontariat, parlent de leur attachement à ce travail. « Ils sont fiers de leur métier et il y a de quoi! Transporter des enfants ou des salariés avec ponctualité et en toute sécurité, c’est une responsabilité. L’obtention du titre professionnel, ce n’est pas anodin! »
Les raisons des difficultés de recrutement sont connues. « C’est un emploi à temps partiel, entre 15 et 20 heures par semaine selon les secteurs, mais souvent 15 heures en zone rurale… explique Christelle Besse. Auparavant, cette activité intéressait beaucoup les agriculteurs, qui s’assuraient ainsi un complément de revenu, les femmes au foyer, les agents de la fonction publique. Le permis poids lourds (que les hommes étaient nombreux à avoir obtenu au cours de leur service militaire) suffisait. Maintenant, les exploitations agricoles sont trop importantes et trop contraignantes pour s’absenter plusieurs semaines pour passer la FIMO ou même, au quotidien, quitter son travail quelques heures. Les femmes au foyer sont moins nombreuses; quant à l’agent municipal qui faisait le cantonnier et conduisait les enfants du village à l’école… »
Ces difficultés de recrutement, l’entreprise, créée en 1981 par deux beaux-frères, Patrick Bonnet et Guy Louinet, les rencontre dans toutes ses agences, et sur tout son territoire d’activité. « Europ Voyages, qui emploie 650 personnes dont 620 conducteurs et compte environ 600 cartes grises, a des filiales en Haute-Vienne, dans l’Allier, la Creuse et le Cher, ces deux agences couvrant également le département de l’Indre, décrit Sonia Madupuy, directrice d’exploitation. Les transports scolaires et les lignes régulières (départementales, TER pour les régions Centre – Val-de-Loire et Nouvelle-Aquitaine, ainsi que quelques lignes interurbaines en Haute-Vienne) représentent 80 % de notre activité. Le reste étant constitué de périscolaire et de tourisme. »
Autre piste suivie par Europ Voyages pour pallier le manque de conducteurs: se rapprocher d’autres entreprises, dans d’autres secteurs d’activité, afin que soient proposés d’autres emplois à temps partiel permettant de constituer au final un salaire proche d’un temps complet grâce à la pluriactivité. « L’idée n’est pas nouvelle, mais en Haute-Vienne, les services de l’État sont parvenus à rassembler et faire se rencontrer d’autres employeurs potentiels, des organismes de formation et des financeurs, explique Christelle Besse. Nous pouvons ainsi comprendre les impératifs (horaires, législation du travail, besoins en formation…) et les difficultés de chaque métier. Cela étant, compte tenu des formations nécessaires pour être conducteur, ce sont surtout les salariés déjà présents chez nous qui pourraient bénéficier de cette pluriactivité. Ce qui contribuerait sans doute à les fidéliser et limiter ainsi le turn-over. »