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Ligny-en-Barrois, berceau du Citaro

Récemment réorganisée, l’usine de Ligny-en-Barrois produit principalement des Citaro, mais également des cars interurbains et scolaires des marques Mercedes et Setra. En 2017, 34 % de sa production était destinés à la France, le reste étant exporté. Avec 500 emplois, Evobus pèse lourd dans le tissu industriel de la Meuse. Ses effectifs ont augmenté de 35 % entre 2013 et 2018. Les embauches devraient se poursuivre en 2019.

Le 21 décembre 2018, l’usine française d’Evobus située à Ligny-en-Barrois a livré son 20 000e véhicule de transport en commun de plus de huit tonnes à un transporteur allemand, Schlienz Tours. Installé près de Stuttgart, ce client témoigne de la vocation européenne de l’usine meusienne. Celle-ci avait été acquise en 1980 par Kässbohrer, dont la marque Setra a été vendue au groupe Daimler (Mercedes) en 1995.

Après la période de transition Kässbohrer-Daimler, les premiers bus Mercedes sont sortis de l’usine en 1996. À partir de 2001, elle a assuré le montage de minibus et de minicars. Cette activité a été reprise par Dortmund en 2008, Ligny-en-Barrois se consacrant dès lors et pour huit ans à la seule production du Citaro. En 2016, l’usine a diversifié sa production en y intégrant les cars périurbains et interurbains. Il n’est toutefois pas prévu d’y assembler des véhicules de tourisme.

Une capacité de production en hausse constante

Ces deux dernières années, la production a été réorganisée. Les deux lignes d’assemblage n’en forment plus qu’une seule « en double U », ce qui est nettement plus efficace selon Pascal Mertz, responsable de la production. Cette évolution apporte de la flexibilité et permet de s’adapter plus facilement aux exigences des clients en intégrant les demandes spécifiques aux opérations réalisées sur chaîne. Parallèlement, le volume de production progresse et a atteint 1 179 véhicules en 2017, puis 1 481 en 2018. Ce record historique correspond en fait à 1 962 caisses, puisque la production inclut des bus articulés. En 2019, l’usine française emploiera 550 personnes et équipera plus de 2 100 véhicules.

Longtemps perçue comme une « petite usine », Ligny-en-Barrois prend de l’importance vis-à-vis des autres sites européens de Daimler Buses (Mannheim, Neu-Ulm et Istanbul). Sa capacité de production va en effet passer de 13 véhicules par jour en 2018, à 16 par jour au cours de l’année 2019.

Jusqu’à 1 200 heures de main-d’œuvre par véhicule

En 2018, l’usine s’est équipée de nouvelles cabines de peinture « spot repair ». Elle a mis en place des lignes de finitions taktées (le temps passé à un point précis de la chaîne est défini) ainsi qu’un nouveau contrôle qualité. Au niveau du produit, elle monte désormais les nouvelles portes Ventura sur les Citaro et se prépare au transfert de l’activité « cabines anti-agression » depuis Mannheim.

Selon la complexité du véhicule, 600 à 1 200 heures sont nécessaires pour passer de la carcasse livrée à Ligny-en-Barrois à un bus achevé. Les opérations réalisées comprennent la pose de l’isolation, du sol, des circuits (fluides, pneumatiques et électriques), de la chaîne cinématique, de l’articulation, des portes, des vitres, des sièges, des barres de maintien et de l’habillage intérieur avant de procéder à la mise en route du moteur et aux essais sur route. Si nécessaire, des retouches de peinture ou la pose d’adhésifs sont possibles.

Bien que Daimler fasse appel à des sous-traitants français, par exemple Compin pour les sièges ou Gerflor pour les sols et les revêtements, les véhicules qui sortent de Ligny-en-Barrois ne sont pas labellisés « Origine France garantie », car leur valeur n’est pas majoritairement créée en France. En particulier, la mécanique est intégralement importée.

Vers les énergies alternatives

Jusqu’en 2018, Ligny-en-Barrois n’assemblait que des véhicules diesel. Dès le début de l’année 2019, des motorisations hybrides seront implantées par l’usine dans les caisses qui lui sont envoyées par Mannheim. Si la demande européenne le justifie, des Citaro fonctionnant au GNV pourraient sortir de Ligny-en-Barrois à la fin de cette année. Daimler ne communique pas de date pour la production de l’eCitaro sur son site français. Elle interviendra probablement entre 2025 et 2030.

L’assemblage des bus nécessite des compétences pour lesquelles il n’existe aucune formation hors cadre industriel. L’usine doit par exemple former elle-même ses soliers-moquettistes. Elle prend soin de préparer son avenir en ayant en permanence une soixantaine d’alternants, du bac pro à l’étudiant ingénieur. Evobus est à la fois le principal employeur privé de Meuse et le principal employeur industriel du département.

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Auteur

  • Loïc Fieux
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