Après une fin d’année 2018 marquée par une réduction de l’activité en lien avec le mouvement des Gilets jaunes, les professionnels du transport s’engagent dans le Grand Débat avec précaution, et bien décidés à faire de la pédagogie. Car les assouplissements de la fiscalité sur les carburants consentis aux automobilistes devront bien être compensés quelque part. Si les autocaristes ont eu la garantie de rester exemptés de taxe poids lourd, les transporteurs de marchandises redoutent d’être à nouveau sollicités. Tous craignent pour leurs marges, d’autant que la transformation du CICE en baisses de charges sociales ne vient rien arranger.
Les transporteurs rappellent aussi le besoin de visibilité en matière de transition énergétique, et d’engagement clair de tous les acteurs impliqués (transporteurs, constructeurs, collectivités locales, énergéticiens…). Le maintien du suramortissement sur les véhicules GNV ne suffit pas à effacer le différentiel de coût total, et la question de l’avitaillement demeure, tant le maillage est insuffisant. Il est difficile pour les professionnels de s’engager à convertir leurs flottes dans ces conditions. La concertation prévue sur le décret définissant les véhicules à faibles émissions devrait permettre de préciser les choses, notamment sur les carburants alternatifs. Mais, comme le rappelait Jean-Sébastien Barrault à l’occasion des vœux de la FNTV, le 9 janvier, « ces motorisations alternatives ne représentent qu’une infime minorité du parc en circulation », et « nous sommes contraints d’opérer nos prestations avec les technologies disponibles ». De son côté, Aline Mesples, présidente de l’OTRE, demande aussi des mesures incitatives, comme l’application d’un tarif préférentiel par les sociétés d’autoroute pour les véhicules au GNV, à l’instar de l’Allemagne, où les camions roulant au GNV/GNC sont exemptés de péage cette année.