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Lignes Intercités: l’État montre la voie

Le coup d’envoi de l’ouverture à la concurrence des lignes Intercités vient d’être lancé. Il concerne, en premier lieu, deux lignes au départ de Nantes. Mais ce n’est pas avant 2022 que l’opérateur unique sera mis en place.

C’est un processus bien en amont dont le Gouvernement a donné le coup d’envoi au cours des premiers jours de janvier 2019. Celui de l’ouverture à la concurrence des deux premières lignes Intercités qui n’ont pas vocation à être transférées aux régions. Et c’est le Grand Ouest qui a été choisi dans ce cadre, les lignes concernées étant Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon.

Représentant un coût de 25 millions d’euros par an pour l’État, ces liaisons ne figurent assurément pas parmi celles les plus dynamiques parcourues par les Trains d’équilibre du territoire (TET). La fréquentation de la ligne Nantes-Bordeaux s’est progressivement étiolée pour ne plus atteindre que 680 000 voyageurs par an. Jusqu’à début décembre 2018, elle était encore parcourue par trois allers-retours quotidiens. Depuis, cette desserte ne comporte plus qu’un seul aller-retour quotidien. Conséquemment, l’érosion de sa fréquentation va se poursuivre.

Avec seulement 380 000 voyageurs par an, Nantes-Lyon n’est pas mieux placée. Oubliées, les grandes heures des turbotrains qui, il y a plus de quatre décennies, avaient donné un véritable coup de fouet à la fréquentation de cette ligne. Aujourd’hui, il ne subsiste plus que deux allers-retours sur cette ligne de 650 km passant par Vierzon et Bourges.

Dans l’attente du cahier des charges

Les candidats à l’exploitation de ces deux lignes devront faire preuve de patience pour faire acte de candidature. Car ce n’est pas avant un an minimum que le cahier des charges de l’appel d’offres sera connu. C’est donc à l’issue d’un appel d’offres que sera désigné l’exploitant unique pour ces deux lignes Intercités à partir de 2022.

Cette échéance de 2022 n’a pas été choisie au hasard. Elle correspond, à quelques mois près, à l’achèvement des travaux sur la ligne Nantes-Bordeaux. Ceux-ci conduiront à l’interruption à partir de mars 2020 du seul et unique aller-retour Intercités maintenu depuis le service annuel 2019. La section La Roche-sur-Yon – La Rochelle doit, en effet, bénéficier du renouvellement de la voie 2 jusqu’en mai 2021, échéance de reprise des circulations. Les travaux ne s’arrêteront pas là puisqu’ils comprendront aussi la mise en place d’un système de signalisation digital (commande centralisée au poste d’aiguillage de La Roche-sur-Yon), la création de zones de croisement/évitement à Luçon et à Marans, le confortement d’ouvrages en terre sensibles, la mise aux normes PMR en gare de Luçon et la suppression simple de quelques passages à niveau. Notons au passage que cette suppression des trains durant une période de quatorze mois constitue assurément une première pour une ligne Intercités et, qui plus est, à double voie (signe de son importance).

La seconde phase de travaux (qui, pour l’heure, n’a pas été financée!) permettra de réaliser le renouvellement de la voie 1 (rails, traverses, ballast) avec traitement ponctuel de la plateforme et l’adaptation du système de signalisation à une exploitation en double voie à la place de la voie unique.

Trois autres lignes TET concernées à l’avenir

Mais le futur exploitant ne trouvera pas seulement une infrastructure modernisée sur les deux lignes. Il bénéficiera aussi de matériel neuf, les Coradia Liner ayant déjà succédé aux rames anciennes, dont les voitures Corail. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui a conduit le Gouvernement à ne pas inclure les autres lignes TET Paris – Clermont-Ferrand, Paris-Limoges-Toulouse et Bordeaux-Marseille dans le futur appel d’offres. Ces lignes aux trafics beaucoup plus importants doivent, en effet, faire l’objet, au préalable, de travaux lourds ou de renouvellement du matériel avant d’être ouvertes, à leur tour, à la concurrence.

En attendant, les voyageurs devront prendre leur mal en patience. Car les temps de parcours proposés sur ces deux lignes se sont considérablement dégradés au fil des années. À l’exemple de Nantes-Bordeaux où les meilleurs temps de parcours sont quasiment supérieurs de près d’une heure à ce qu’ils étaient encore en 2014. Compte tenu du mauvais état de la voie, il a fallu réduire à 60 km/h la vitesse limite autorisée sur la section La Roche-sur-Yon – La Rochelle depuis décembre 2015.

Les temps de parcours sont, en revanche, bien meilleurs sur Nantes-Lyon. Les meilleurs trains mettent 6 h 47 pour rallier la capitale des Gaules, soit une vitesse moyenne commerciale supérieure à 95 km/h. Les voyageurs plus pressés ont toujours la possibilité, et c’est vrai pour les deux lignes, d’emprunter des TGV dont l’itinéraire est autrement moins direct. Il en résulte des tarifs plus élevés.

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Auteur

  • Olivier Constant
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