Le constructeur lyonnais de navette autonome a réalisé l’an passé 19 millions d’euros de chiffre d’affaires, en hausse de 85 %. Moins bonne nouvelle, il a creusé ses pertes, à 18,1 millions d’euros contre 11,4 millions en 2017. La start-up a vendu 68 véhicules l’an dernier (12 navettes dans la zone Asie-Pacifique, 45 dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique et 6 en Amérique du Nord. Au total, 116 de ses navettes circulent dans le monde. Navya annonce progresser dans le développement d’un tracteur autonome, fruit d’une filiale commune créée avec Charlatte Manutention. Cette démarche témoigne d’une stratégie de diversification au-delà du marché du transport de personnes, où le sort de l’entreprise est finalement tributaire de l’autorisation des pouvoirs publics, que ce soit aux États-Unis ou en France. Navya attend par exemple de pouvoir tester dans le quartier Confluence, à Lyon, son prototype de taxi autonome, avec Keolis.
Pour 2019, l’entreprise ne s’est pas risquée à livrer des prévisions de ventes. Elle publiera son chiffre d’affaires semestriel fin juillet. Depuis le 18 mars, un nouveau président du directoire tient le volant. Les actionnaires ont recruté Étienne Hermite, ex-dg France de la start-up chinoise Mobike, suite au limogeage de Christophe Sapet. À 42 ans, ce diplômé d’HEC a un parcours déjà très riche (Vivendi, BCG, Fnac). Entré chez Avis en 2008, il a participé en 2014 au déploiement de Zipcar, filiale d’autopartage dont le groupe vient de recentrer ses activités sur les pays anglo-saxons, après un retrait de Paris, Barcelone et Bruxelles.
