Newsletter S'inscrire à notre newsletter

Magazine

Tolérances

Fraudes.

Comment lutter contre la fraude dans les transports publics? Selon l’UTP, les taux de fraude observés varient de 5 à 25 % selon les réseaux. Qui plus est, au lieu de s’amender, les resquilleurs semblent au contraire faire des émules, ou tout au moins ne plus déclencher l’opprobre de leurs concitoyens. La tolérance à la fraude s’accroît, passant de 52 à 64 % des personnes interrogées entre 2016 et 2017, dans le cadre de l’Observatoire des transports publics, étude diligentée chaque année par l’organisation professionnelle. Les mêmes se prononcent d’ailleurs à 77 % pour une intensification de la lutte contre la fraude – mystérieuses contradictions de la nature humaine. Les raisons invoquées varient: distributeurs en panne, faibles revenus du voyageur, prix trop élevés du transport, ou encore trop faible distance à parcourir…

Services publics.

Car tous les fraudeurs ne se valent pas, et certains sont même de bonne foi. Qui n’a jamais pris le bus sans ticket (ou sans parvenir à le valider)? La multiplication des solutions dématérialisées, comme le ticket par sms ou l’open payment contribuent à répondre à cette problématique. En revanche, la justification de la fraude par le prix du transport est plus difficile à combattre. D’abord parce qu’elle est totalement fausse. Les prix des transports publics sont globalement restés stables ces dernières années, comparés aux autres services assurés par les collectivités comme la distribution d’eau ou le traitement des ordures ménagères. En outre, si le prix du billet vendu à l’unité peut paraître élevé, il faut garder à l’esprit que plus de la moitié des titres vendus font l’objet de réductions.

Campagnes.

Curieusement, la réduction de la sensibilité de l’opinion vis-à-vis de la fraude se développe en résonance avec la tendance à la gratuité. Et dans ce cas, frauder n’a plus rien d’un comportement négatif inspiré par un odieux manque de civisme, mais devient au contraire une sorte de prise de conscience. Le resquilleur apparaît comme un précurseur, une sorte de pionnier d’une nouvelle société dans laquelle les aménités urbaines feront partie du pack standard financé par la collectivité. Pourquoi pas? Mais cela mérite au moins un débat, et la prise en compte des coûts et des dispositifs de financement à mettre en face de ces mesures. Les campagnes électorales à venir pourraient en donner l’occasion. Mais, pour des raisons obscures, élus et électeurs préfèrent oublier qu’en fin de compte, c’est le contribuable qui abonde les budgets publics.

Retour au sommaire

Auteur

  • Sandrine Garnier
Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format