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La Réunion: un chantier en panne de rochers

Ce devait être une étape symbolique, mais personne n’a songé à la célébrer comme telle, tant les nuages s’amoncellent au-dessus du chantier. La pose du dernier voussoir, en avril, a permis de compléter le viaduc de la future route en mer, qui doit permettre de relier Saint-Denis, le chef-lieu, au poumon économique du port. Principal axe routier de l’île, l’actuelle route en pied de falaise, est souvent embouteillée, exposant les 60 000 véhicules qui l’empruntent quotidiennement aux risques de chute de pierre et d’éboulements. La Nouvelle route du littoral, longue de 13 km, pour un coût initial de 1,6 milliard d’euros (on approche plutôt les 2 milliards aujourd’hui), devait y pallier. Le conseil régional, maître d’ouvrage, a démarré les travaux en 2014, en annonçant leur achèvement pour 2020.

Or, si l’impressionnant viaduc de 5,4 km devrait pouvoir être livré à cette date, de même que plusieurs bouts de digue, nul n’est aujourd’hui en mesure de dire quand l’ensemble pourra être inauguré. Il manquera en effet un tronçon de digue de 2,7 km, qui nécessite plusieurs millions de tonnes de roches massives. Des matériaux, dont le groupement en charge du chantier, constitué de GTOI (groupe Colas), SBTPC et sa maison mère Vinci Construction, ne dispose pas.

Nouveaux surcoûts à prévoir

C’est une nouvelle carrière, située sur le territoire de la commune de Saint-Leu, dans l’Ouest, qui devait en fournir l’essentiel. Mais sa mise en service suscite une opposition très vive des riverains, soutenus par la municipalité, des associations de défense de l’environnement et des opposants politiques au président de Région. Les « anti-carrière » ont introduit une dizaine de recours en justice et ce, alors qu’une enquête ouverte par le parquet national financier (pour « corruption, favoritisme et trafic d’influence ») sur les conditions d’attribution du marché fait peser une autre hypothèque lourde sur ce chantier.

Ils viennent d’obtenir une victoire importante devant la justice. Le 29 avril, le tribunal administratif de Saint-Denis a suspendu, en référé, les arrêtés préfectoraux permettant d’exploiter la carrière et de défricher le site.

Il ne s’agit certes pas d’une décision sur le fond (les recours en annulation des deux arrêtés n’ont pas encore été examinés), mais le chantier devrait encore connaître plusieurs mois de retards, faute de roches disponibles. De quoi rendre hautement improbable l’objectif de livrer l’ouvrage en 2023, évoqué récemment par le président de Région, Didier Robert.

Une mise en service partielle de la route est envisagée, mais ce scénario, nécessitant la construction d’un échangeur provisoire, implique des nouveaux surcoûts.

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Auteur

  • Guillaume Kempf
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