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SpaceTrain: des essais de série dès 2021?

Sans doute que les visiteurs du récent salon aéronautique du Bourget ont dû être surpris de la présence du démonstrateur à l’échelle un-demi développé par la société SpaceTrain. Mais il s’agissait là de célébrer, en quelque sorte, le cinquantième anniversaire de la présentation de l’Aérotrain, mû par un réacteur d’avion! Cela constituait aussi une occasion en or de faire connaître les dernières avancées du projet SpaceTrain, une navette autonome empruntant la technologie revisitée de la sustentation de feu l’Aérotrain I80, le réacteur en moins.

Le digne héritier de l’Aérotrain sera alimenté par une pile à combustible à hydrogène, laquelle interagira avec des plaques métalliques posées sur le rail central de la voie supportée par des pylônes en béton de 8 à 10 mètres de hauteur. Enfin, la pile à combustible fera tourner les turbines, une pour chacun des huit coussins d’air équipant le train. Établie à Cercottes, dans la banlieue orléanaise, la société SpaceTrain (20 personnes dont 15 ingénieurs) proposera trois types de navettes autonomes évoluant à la vitesse commerciale de 500 km/h: une navette de 30 m de longueur (pour 3 m de large) pouvant transporter 60 voyageurs en première et seconde classes; une navette de 44 m de longueur d’une capacité d’emport de 140 voyageurs; une dernière navette de 45 m de longueur pouvant transporter 250 voyageurs sur deux niveaux.

Ainsi, suivant les heures de la journée (avec des intervalles de 10 minutes entre les circulations), ces différents types de navettes d’un coût compris entre 8 et 10 millions d’euros seront complémentaires au plan de leur capacité. Leur autonomie sera de l’ordre de 600 kilomètres.

Premiers essais au second semestre 2019

D’une longueur de 15 m et d’une hauteur de 1,80 m, le démonstrateur débutera ses essais sur une voie limitée à 70 m au cours du second semestre 2019. « Démuni de sièges, il embarquera uniquement de la technologie afin que soit testé le système de sustentation (coussins d’air) et de propulsion (moteurs linéaires à induction fournis par Siemens Mobility). Ces essais permettront, également, d’optimiser la consommation énergétique de l’appareil », explique Emeuric Gleizes, pdg de SpaceTrain.

À l’issue de cette phase, une nouvelle étape tout aussi cruciale pourrait voir la réutilisation d’une partie de l’ancienne ligne de l’Aérotrain (2 x 9,6 km coupés aujourd’hui par une autoroute) pour y conduire les essais des navettes de série. La société devra, au préalable, obtenir l’aval de l’État – attendu au 1er trimestre 2020 – avant de pouvoir rénover le tronçon de ligne courant 2021. C’est à l’occasion des premiers essais que devrait être vérifié le niveau de bruit du nouveau système de transport. Il s’établirait, selon ses concepteurs, à 65 décibels, cette valeur étant à mettre en parallèle avec les 90 décibels émis par le TGV.

Mise en service en 2025?

Sous réserve que la délicate question de l’insertion des lignes, construites au prix de 10 millions d’euros le kilomètre soit levée, le SpaceTrain pourrait idéalement se positionner pour la desserte des lignes Paris-Orléans et Paris-Le Havre pour commencer. Le temps de trajet serait abaissé à 15 minutes seulement sur la première et à 30 minutes sur la seconde. Ce SpaceTrain, dont les premiers exemplaires pourraient être mis en service commercial dès 2025, pourrait ainsi devenir un parfait complément du TGV. Une spécificité confirmée par son dirigeant qui souligne « qu’avec le SpaceTrain, nous pouvons amener la grande vitesse là où le TGV ne serait pas assez rentable ».

En attendant, et sous réserve de la confirmation d’autres marques d’intérêt dont celle de la ville de Détroit (Michigan), l’entreprise devra passer le redoutable écueil des levées de fonds pour financer son projet. Les 40 millions d’euros environ recherchés le seront à partir du dernier trimestre 2019. Sans doute que l’argument d’une ligne présentée comme deux fois moins chère tant en coûts de construction qu’en entretien qu’une ligne à grande vitesse traditionnelle pourrait faire mouche. Tout comme d’ailleurs le fait d’opérer un service novateur avec des navettes potentiellement zéro émission.

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Auteur

  • Olivier Constant
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