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Trolleys IMC: comment Solaris s’est imposé à Saint-Étienne

C’est une première qu’a réalisé Solaris le 31 janvier 2019. C’est, en effet, à cette date que le constructeur a obtenu sa première commande de trolleybus sur le marché français. Des quatre concurrents potentiels pour la fourniture de 22 trolleybus IMC de 12 mètres de longueur, seuls deux ont effectivement remis des offres: Iveco qui, peu avant, l’avait emporté à Limoges, et Solaris. C’est finalement ce dernier qui a remporté ce contrat d’un montant de 14,6 millions d’euros.

Expliquant les raisons de ce choix, Luc François, conseiller de Saint-Étienne Métropole en charge des transports et des déplacements, souligne que « l’offre de Solaris dans la globalité du marché était inférieure d’environ 1,5 million d’euros, tout en présentant l’avantage de reposer sur des véhicules existants. Compte tenu que nous souhaitions nous équiper, de surcroît, de matériels éprouvés, nous avons donc opté pour Solaris ».

L’autorité organisatrice de la mobilité (AOM) de la métropole stéphanoise a également obtenu toutes les garanties nécessaires liées au service après-vente. C’est ainsi que Solaris s’est engagé à fournir les pièces détachées en moins de 48 heures grâce à la mise en place d’un magasin ad-hoc. Il accompagnera aussi son nouveau client durant une période de six mois tout en assurant, au préalable, les formations à la conduite et à la maintenance des Trollino 12 mètres commandés aux côtés de son partenaire Skoda Electric (fournisseur de la chaîne de traction et des batteries).

Relance du réseau

Cette commande est plus qu’un simple renouvellement des onze Cristalis existants. Elle concrétise, en effet, la relance du réseau de trolleybus de la métropole stéphanoise pour se conformer aux objectifs de la transition énergétique. C’est donc sur la ligne M7, non desservie par les trolleybus depuis les années 2000, que les dix premiers exemplaires livrés à parts égales en décembre 2019 et janvier 2020 seront introduits en service commercial avant mars 2020. D’une capacité de 94 passagers dont 22 places assises et 1 place pour UFR, ils circuleront sur une infrastructure partiellement rénovée et complétée (mise en place d’une nouvelle-sous-station au Clapier, par exemple). Afin de garantir une bonne utilisation des batteries leur conférant une autonomie maximale de 20 km en mode autonome, 60 % de leur temps d’utilisation se fera sous ligne aérienne de contact (LAC).

La livraison d’un troisième lot de 6 trolleybus en janvier 2021, suivis par six autres un an plus tard permettra d’éliminer à la fois les derniers Cristalis ainsi que l’exploitation mixte trolleybus/bus sur la ligne M3 (la plus fréquentée du réseau) à compter de janvier 2022. Un ou deux véhicules supplémentaires pourraient compléter le parc à l’avenir, si les besoins d’exploitation s’en font sentir. Tel ne devrait pas être le cas initialement, puisque Solaris s’est engagé sur 90 % de taux de disponibilité du parc au bout de six mois et 94 % au bout d’un an. Ce sont, au total, 19 véhicules qui seront engagés en service aux heures de pointe, trois autres étant tenus en réserve.

Coup double sur les 18 m?

Solaris pourrait faire coup double à la suite de la consultation que Saint-Étienne Métropole lancera dans les années 2023/2024 pour la fourniture d’une dizaine de trolleybus IMC en version 18 m. Ceux-ci succéderont aux huit bus thermiques de 18 m assurant actuellement le service de la ligne M6. Ainsi, d’une seule ligne actuellement, le réseau de trolleybus stéphanois devrait passer à trois lignes à l’horizon 2025.

Cette relance du réseau nécessitait d’être accompagnée financièrement compte tenu du différentiel existant entre le prix d’un bus thermique, de l’ordre de 325 000 euros, et celui d’un trolleybus IMC qui est le double. Saint-Étienne Métropole a donc bénéficié d’une aide à l’acquisition de 600 000 euros via le dispositif Ville Respirable et d’une aide de 1 million d’euros pour les infrastructures dans le cadre du programme Territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV).

Qu’on ne s’y trompe pas, toutefois, le point d’équilibre entre le coût d’un bus diesel et celui d’un trolleybus IMC intervient finalement au bout de 15,9 années d’utilisation (hors subventions). Ce ne sera donc que tout bénéfice pour Saint-Étienne Métropole au moment de passer ce cap. Les nouveaux venus sont, en effet, garantis pour une durée de vie de 22 à 25 ans, soit bien au-delà de celle des bus diesel, dont le coût d’exploitation annuel est deux fois supérieur.

S’agissant des batteries, et comme l’indique encore Luc François, « elles seront garanties six ans si nous respectons les 60 % d’utilisation sous LAC précités, et si leur charge n’est jamais inférieure à 20 %. Dans la pratique, la durée de vie estimée des batteries est de 8 ans. Leur remplacement à l’issue de cette période nécessitera un investissement de 80 000 euros environ » par véhicule.

Grâce à son réseau de trolleybus qu’il a maintenu vaille que vaille, à l’image de son homologue polonais de Gdynia, Saint-Étienne pourrait donc être en mesure d’atteindre son objectif de zéro émission d’ici une quinzaine d’années. Aux côtés des trolleybus IMC auront donc pris place, entre-temps, des bus électriques de longueurs plutôt inférieures à 12 mètres, ou d’autres fonctionnant, peut-être, à l’hydrogène ou autres énergies propres. Des décisions devraient être prises en ce sens d’ici à 2025.

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